Abu Dhabi, 9 mai 2011 - Près de 80 % de l'approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables à l'horizon 2050 à condition que des politiques publiques adaptées soient mises en place, précise un nouveau rapport.
Les constatations de plus de 120 chercheurs collaborant avec le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) montrent en outre qu'un taux de pénétration accru des énergies renouvelables sur le marché pourrait aboutir à une réduction totale des émissions de gaz à effet de serre équivalente à 220 à 560 gigatonnes de dioxyde de carbone (GtC02eq) entre 2010 et 2050.
La fourchette haute des scénarios évalués, correspondant à une réduction d'environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre et calculée sur la base de projections établies selon une hypothèse de maintien du statu quo, permettrait de maintenir les concentrations de gaz à effet de serre à hauteur de 450 parties par million.
Nous pourrions ainsi nous rapprocher de l'objectif visant à maintenir le réchauffement climatique en-dessous de la barre des 2° C au cours du XXIe siècle, objectif reconnu dans les Accords de Cancun signés par les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Les conclusions approuvées par les représentants des pays Membres du GIEC à Abu Dhabi, Émirats Arabes Unis, et officiellement présentées aujourd'hui lundi 9 mai 2011, figurent dans le résumé du Rapport spécial sur les sources d'énergie renouvelable et l'atténuation des effets des changements climatiques à l'intention des décideurs.
Il s'agit de la version courte d'une évaluation approfondie de quelque 900 pages réalisée par plus de 120 experts de premier plan venant du monde entier pour le Groupe de travail III du GIEC.
Principales conclusions du Résumé à l'intention des décideurs :
- Sur les quelque 300 gigawatts (GW) produits par les nouvelles capacités de production électrique qui sont venues s'ajouter aux infrastructures existantes à l'échelle mondiale entre 2008 et 2009, 140 GW sont issus des énergies renouvelables.
- En dépit des difficultés financières mondiales, la part des énergies renouvelables a augmenté en 2009 :
énergie éolienne - plus de 30 % ; énergie hydroélectrique - 3 % ; énergie photovoltaïque raccordée au réseau - plus de 50 % ; énergie géothermique - 4 % ; chauffage solaire de l'eau - plus de 20 %. Par ailleurs, la production d'éthanol et de biodiesel a augmenté de 10 et 9 % respectivement.
- Plus de 50 % des capacités mondiales existantes de production d'électricité issue des énergies renouvelables sont implantées dans les pays en développement.
- La plupart des scénarios analysés estiment qu'à l'horizon 2050 la contribution des énergies renouvelables à une offre énergétique sobre en carbone sera supérieure à celle de l'énergie nucléaire ou des combustibles fossiles qui font appel au piégeage et au stockage du carbone.
- Le potentiel technique des technologies des énergies renouvelables est très largement supérieur à la demande énergétique mondiale actuelle, tant à l'échelle de la planète que dans la plupart des régions du monde.
- D'après les scénarios ayant fait l'objet d'une analyse détaillée, moins de 2,5 % du potentiel technique des énergies renouvelables sont actuellement utilisés dans le monde. En d'autres termes, plus de 97% demeurent inexploités, ce qui signifie clairement que la question de la disponibilité des ressources en énergies renouvelable ne se pose même pas.
- L'accélération du déploiement des énergies renouvelables entraînera de nouvelles difficultés technologiques et institutionnelles, en particulier en termes d'intégration dans les systèmes énergétiques existants et les secteurs d'utilisation finale.
- Selon les quatre scénarios précités, les investissements décennaux dans le secteur de l'électricité issue des énergies renouvelables à l'échelle mondiale oscillent entre 1 360 et 5 100 milliards de dollars É-U d'ici à 2020 et 1 490 et 7 180 milliards de dollars É-U pour la décennie 2021-2030. Pour les valeurs les plus faibles, les investissements annuels moyens sont inférieurs aux investissements dans les énergies renouvelables enregistrés pour 2009.
- Des politiques publiques bien ciblées associées à des investissements de recherche et développement permettraient de réduire le prix des combustibles et les coûts de financement, et donc abaisseraient les coûts additionnels liés aux technologies des énergies renouvelables.
- Les décideurs publics pourraient s'appuyer sur les nombreuses expériences analysées pour élaborer et mettre en oeuvre les politiques les plus favorables possibles ; mais il n'existe pas de politique visant à promouvoir les énergies renouvelables adaptée à toutes les situations.
La version complète du rapport spécial sera publiée le 31 mai 2011.
Source : Organisation météorologique mondiale
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