Environ 60 pour cent de la population urbaine, vivant dans les pays membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), souffre d'un manque d'eau de boisson et de ménage.
Plus de 75 pour cent de cette population vit dans les milieux non urbanisés, et en moyenne 66 pour cent est constituée des femmes et des enfants dans la région.
Présent au 5ème Dialogue sur l'eau organisé à Mbabane, la capitale du Swaziland, par la SADC, du 28 au 29 juin, Chrispin Sedeke, qui est le chef de Division gestion des eaux transfrontalières au ministère de l'Environnement en République démocratique du Congo (RDC), croit que "ces statistiques sont minorées et que la population affectée pourrait être bien supérieure".
Sedeke a déclaré à IPS: "Les statistiques de certains pays comme celles de la RDC ne sont pas à jour. Les chiffres présentés sont approximatifs; ceux d'autres pays sont partiels. Et tous ces chiffres ne concernent pas une même période; ce qui rend peu fiables les statistiques globalement présentées".
"Si l'on se réfère tout au moins à certains vastes pays de la région comme la RDC où plus de 74 pour cent de la population n'a pas eu accès à l'eau potable jusqu'en fin 2010, on peut bien comprendre comment les chiffres de la SADC sont bien en dessous de la réalité", ajoute-t-il.
"Plus de 60 pour cent de la population, qui n'a pas accès à l'eau en RDC, est constituée des femmes et des enfants. En termes clairs, les femmes et les enfants qui n'ont pas accès à l'eau potable représentent plus de 35 millions de Congolais", affirme Cyrille Masamba, un autre délégué de la RDC à Mbabane.
"Avec l'appui des partenaires au développement comme le Programme des Nations Unies pour le développement, le gouvernement congolais a pu donner de l'eau à seulement deux pour cent de la population congolaise entre 2005 et 2010", selon Masamba.
Selon un rapport rendu public en mars 2011 par le Programme des Nations Unies pour l'environnement et dont copie est parvenue à IPS, la RDC possède plus de la moitié des ressources hydriques d'Afrique, alors que 51 millions de Congolais n'ont pas accès à l'eau.
Dans son programme 'Africa Water Supply', la Banque africaine de développement (BAD) vient de débourser une somme de deux millions de dollars US pour appuyer un vaste projet d'eau dans les payas membres de la SADC.
Selon Phera Ramoeli, chef du Programme eau à la SADC, "Cette somme aidera à accompagner les Etats membres à concevoir et à mettre en oeuvre des politiques nationales pouvant aider les populations à accéder à l'eau de boisson et à l'eau de ménage". Il a indiqué que "l'argent reçu couvrira les dépenses du projet pour une durée de 27 mois".
"Malgré l'aide apportée, la question de financement des projets relatifs à l'eau reste un engagement politique et social des Etats pris individuellement. Il s'agit surtout d'un engagement politique social que les décideurs politiques doivent prendre en faveur de leurs propres concitoyens", déclare Ramoeli à IPS.
"C'est dans ce sens que chacun des Etats a une politique nationale pour financer l'accès à l'eau et même pour organiser la gestion durable de l'eau dans un contexte de changement climatique", affirme Jonathan Kampata, un expert zambien dans le financement de l'eau. Selon lui, "l'eau demeure un grand atout pour l'adaptation aux effets de serre et dans la lutte contre l'insécurité alimentaire à travers l'agriculture".
article écrit par Charles-M. Mushizi pour l'agence IPS
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