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Un médecin montre l'importance des besoins énergétiques dans le secteur santé


Une entreprise micro-hydraulique qui doit apporter de l'électricité aux centres de santé dans les régions éloignées du Rwanda rappelle combien l'accès énergétique est essentiel pour  atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement - alors que l'échéance 2015 approche. Mais avant que l'accès universel ne puisse être satisfait, les petites entreprises énergétiques des pays en développement doivent surmonter des défis importants, dont celui du financement.  
 
Situé dans le nord du Rwanda, l'hôpital Shyira surplombe la rivière Musarara. La vallée n'a pas  de réseau électrique alors l'hôpital dépend d'un générateur diesel pour faire fonctionner l'équipement de secours et conserver les médicaments essentiels réfrigérés.

Cependant une entreprise locale appelée SOGEMR est en train de construire un petit barrage sur la rivière pour fournir de l'électricité à l'hôpital et autres centres de santé dans les villes de la vallée Nyakigezi et Gatonde.Un des fondateurs de l'entreprise est un médecin de l'hôpital Shyira, qui est fatigué de voir les ressources limitées de l'hôpital dépensées pour acheter le diesel.

L'usine hydroélectrique du médecin va d'abord vendre tout surplus d'électricité qu'elle génère au réseau national pour obtenir les rendements financiers nécessaires. Mais en même temps l'objectif de SOGEMR est de mettre en place un réseau de distribution locale qui donnera accès à l'électricité aux personnes dans la vallée pour la première fois.
Alors que la construction du projet hydroélectrique est soutenue par l'agence de développement allemande GIZ dans cette première phase, GVEP souhaite aider SOGEMR dans la construction du réseau de distribution locale.
 

" C'est un pilote important", déclare James Wakaba, Directeur Régional Afrique de GVEP. " L'énergie est essentielle pour un système de santé opérationnel. Elle est nécessaire pour éclairer les salles d'opération, réfrigérer les vaccins et stériliser le matériel. La sécurité et l'efficacité de nombreux hôpitaux et établissements de santé dans les pays en développement sont compromis par le manque d'alimentations électriques qui sont au mieux peu fiables. Au Rwanda, le potentiel est vaste et les entreprises énergétiques comme SOGEMR peuvent avoir un impact direct sur les objectifs de développement du pays. "

Avec la réglementation qui va changer au Rwanda pour devenir plus favorable au secteur privé, GVEP aidera SOGEMR à construire un réseau de distribution locale depuis leur site leur permettant de vendre leur électricité directement aux clients. GVEP espère également que grâce à son aide plus de sites pourront être construits dans cette zone.

 Le projet pilote Musarara est l'un des projets soutenus par le programme de soutien aux PME en Afrique sub-saharienne, qui vise à aider les entreprises énergétiques en leur offrant une formation commerciale, l'accès au financement et à l''investissement. Le programme est financé par le gouvernement russe à travers un fonds d'affectation spéciale de la Banque Mondiale. GVEP travaille en étroite collaboration avec les agences gouvernementales sur les moyens d'accroître la participation du secteur privé pour répondre à la demande énergétique.

L'importance de projets comme le barrage de la rivière Musarara a été mise en avant récemment - et ceci va être de plus en plus le cas - vu que l'échéance de 2015 pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement se rapproche. Un certain nombre de rapports récents, dont un rapport de suivi et d'évaluation conjoint de la Banque mondiale et du FMI en avril, montrent que même si on s'attend à ce que plus des deux tiers des pays en développement atteignent les objectifs sur l'extrême pauvreté et la faim, beaucoup moins de ces pays sont bien placés pour atteindre l'OMD n° 4 et 5 - réduire la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle.
 
Plus de dix ans auparavant, lorsque les OMD ont été lancés, de nombreux  experts en  énergie à travers le monde ont estimé qu'en  n'incluant pas un objectif pour l'accès à l'énergie, l'ONU avait fait une grave erreur, parce que pour les personnes vivant dans la pauvreté, l'accès à l'énergie est essentiel pour une vie meilleure et donc une condition préalable à la réalisation de nombreuses, pour ne pas dire toutes les cibles des OMD.

En plus d'être essentiel pour la fourniture de soins de santé sûrs et efficaces, l'énergie moderne est indispensable pour générer des emplois, pour l'industrie, les transports et l'agriculture moderne. Grâce à elle, plus besoin d'utiliser des combustibles de biomasse traditionnelle comme le bois ou le charbon, ce qui signifie que les filles, à qui souvent la tâche de ramasser le bois incombe, peuvent aller à l'école, et les femmes ont plus de temps pour avoir des revenus pour elle et leurs familles. L'éclairage domestique fiable prolonge la journée de travail productive et permet aux enfants d'étudier le soir.

Toutefois, 1,6 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à des services énergétiques adéquats, principalement en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud. Deux millions de décès par an sont liés à la combustion de carburants solides à l'intérieur de cuisines mal aérées et 44% d'entre eux sont des enfants. Dans les pays les moins avancés et en Afrique sub-saharienne, plus de 50% de tous les décès dus à la pneumonie chez les enfants de moins de cinq ans et la maladie pulmonaire chronique et le cancer du poumon chez les adultes de plus de 30 ans peut être attribué à l'utilisation de combustibles solides. Ceux qui parviennent à se rendre à un établissement de santé peuvent trouver leur santé compromise par le peu d'accès à l'énergie dans les hôpitaux et les cliniques mêmes.
 

Bien que les statistiques soient toujours aussi intimidantes, les opinions des leaders mondiaux envers l'importance de l'accès à l'énergie ont changé dans les 10 dernières années. En avril 2010, le Groupe consultatif Générale du Secrétariat Général de l'ONU sur l'énergie et le changement climatique (AGECC) a publié un rapport affirmant que d'ici 2030 tout le monde devrait avoir accès aux services énergétiques modernes, en faisant un lien explicite entre le manque de services énergétiques et la pauvreté.

 
Et le secrétaire général Ban Ki-Moon a fait cette déclaration très claire, lors du 4ème Sommet  mondial de l'énergie en Janvier dernier: " Nous avons besoin d'une révolution mondiale de l'énergie propre - une révolution qui rend l'énergie disponible et abordable pour tous, " a-t-il dit.
" Cela est essentiel pour minimiser les risques climatiques, pour réduire la pauvreté et améliorer la santé mondiale, pour l'autonomisation des femmes et l'atteinte des Objectifs de Développement du Millénaire, pour la croissance économique mondiale, la paix et la sécurité et la santé de la planète. "
 
 
Toutefois, les pays en développement doivent encore surmonter un certain nombre de défis importants, dont celui du financement, avant que l'accès universel ne devienne une réalité.

Le secteur public dans de nombreux pays en développement ne sera pas en mesure de financer tous les investissements nécessaires pour satisfaire l'augmentation prévue de la demande alors que leurs économies se développent. Sécuriser le montant de l'investissement privé requis est souvent difficile. Les investisseurs privés et étrangers sont souvent rebutés par les conditions défavorables dans de nombreux pays en développement, en particulier des gouvernements corrompus et fragiles, et par les taux relativement faibles du retour sur investissement énergie.
 
Ainsi, avec le secteur public souvent incapable et le secteur privé hésitant, ce sont des agences de développement, comme GVEP et d'autres, qui sont entrées dans la brèche pour financer et développer des initiatives énergétiques aux côtés des collectivités locales.

" Les projets d'énergie renouvelable comme la centrale Musarara nécessitent des investissements de départ qui a conduit à un scepticisme quant à leur viabilité dans le passé", explique James de GVEP. " Mais des réseaux décentralisés basés sur des sources renouvelables et entraînés par le secteur privé présentent un grand potentiel, et avec un soutien approprié, ils peuvent prendre leur envol. "
 
Un document de recherche récent, l'Economie de l'expansion des énergies renouvelables dans les régions rurales d'Afrique subsaharienne, publié par la Banque Mondiale, est d'accord pour dire, en présentant des preuves irréfutables à l'appui, qu'il existe un grand potentiel pour un système d'énergie renouvelable décentralisé et rentable dans les régions d' Afrique subsaharienne rurales, contrairement aux croyances traditionnelles selon lesquelles les énergies renouvelables restent trop coûteuses  pour des applications à grande échelle.

 
Le service de recherche de la Banque Mondiale a révélé que contrairement aux régions plus densément peuplées, où l'extension du réseau est la solution moins coûteuse pour améliorer l'accès, pour les régions éloignées et rurales de l'Afrique subsaharienne, les mini-réseaux solaires et éoliens représentent des coûts compétitifs et sont souvent la seule alternative aux générateurs diesel.
 
" Ces résultats soulignent la nécessité pour les planificateurs de l'énergie à accorder plus d'attention aux possibilités d'expansion des énergies renouvelables maintenant et non pas dans des décennies futures", ajoute James. " Au GVEP, nous voulons capitaliser sur la nouvelle vague de haut niveau d'engagement et montrer que des entreprises comme SOGEMR peuvent grandir et aller au-delà des projets pilotes, comme Musarara.Non seulement l'accès aux énergies modernes représente une partie essentielle de la solution aux problèmes de la pauvreté mondiale, mais dans de bonnes conditions, les énergies renouvelables peuvent également constituer une partie abordable et durable de cette solution ".

 
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