Pélerins, migrateurs ou nomades, ces criquets, capables de grégariser et de former des essaims dévastateurs, peuvent, dans certains cas, profiter du réchauffement climatique pour envahir de nombreuses terres cultivées.
Et Jean-Michel Vassal, chercheur au Cirad, de raconter : " Le Criquet pèlerin, considéré comme le plus dangereux, se développe dans les régions désertiques. Ses terres de prédilection vont de l'Afrique saharienne à la frontière indo-pakistanaise. Dans l'Atlas marocain, ce criquet résiste au froid de l'hiver, même sous la neige. Le Criquet migrateur, dont on a parlé récemment dans les médias, préfère quant-à lui des zones un peu plus humides comme le delta central du fleuve Niger au Mali et les pourtours du lac Tchad, de la mer Noire et de la mer Caspienne. On le retrouve aussi en grand nombre dans le sud-ouest de Madagascar et en Indonésie où il occasionne de gros dégâts. Bien qu'il soit présent en France, il n'y a pas formé d'essaim depuis la fin des années 40. L'évolution des pratiques agricoles, la déforestation, et sûrement le changement climatique influencent positivement ou négativement le développement de ces ravageurs ".
Il est difficile de prédire les invasions acridiennes qui peuvent être espacées de dizaines d'années. La stratégie actuellement développée sur le terrain est la lutte préventive qui associe une surveillance des conditions écologiques et des prospections régulières dans les zones de reproduction du Criquet pèlerin avec des traitements précoces sur les premiers cas de regroupement. Aussi les scientifiques ont-ils recours en particulier à la modélisation spatiale, qui, en croisant des données issues de l'imagerie satellitaire avec les relevés historiques de prospection permet d'établir des cartes de probabilité de présence acridienne.
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