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Le sciage artisanal des forêts à l'origine d'énormes pertes de recettes au Cameroun


Près de 20 milliards de Fcfa de recettes dues à l'exploitation forestière échappent chaque année au trésor public camerounais du fait de l'exploitation illégale du bois. La révélation est contenue dans une étude sur l'état des lieux du marché domestique du sciage artisanal, réalisée récemment par le Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor). " Le volume de bois récolté au Cameroun depuis 1996 pour alimenter le marché intérieur et les marchés régionaux a été multiplié par dix, rapporte l'étude. Mais 75% du bois destiné au marché intérieur reste produit par des opérateurs de tronçonneuses travaillant sans titre, donc illégalement. "

Deux tiers des scieurs interrogés dans l'étude du Cifor avouent corrompre systématiquement les agents du ministère des Forêts et de la Faune ainsi que ceux des forces de sécurité. Pour un camion de bois scié illégalement, les pots-de-vin peuvent aller jusqu'à 40 000 Fcfa. Une économie parallèle, illégale et régie par la corruption s'est donc développée dans le secteur. Le Cameroun dispose pourtant d'un Programme de sécurisation des recettes forestières, mais qui ne prend pas encore en compte la fiscalisation du secteur du sciage artisanal.

Le secteur du sciage artisanal au Cameroun couvre environ 2,1 millions de mètres cube produits, et génère 45000 emplois directs. La réglementation du secteur revêt aujourd'hui une importance capitale, non seulement pour la protection des écosystèmes, mais également pour le bien-être des populations. L'étude du  Cifor menée par Paolo Cerutti et Guillaume Lescuyer, suggère donc que dans le cade légal, des sanctions sévères soient appliquées contre les personnes acceptant ou exigeant des pots-de-vin, voire même des peines de prison pour les actes les plus graves.

 

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