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Jouons-nous à pile ou face avec le caribou ?


" Prenons un 25 cents et jouons ! Pile, nous tombons sur l'image du caribou, il se rétablit ! Face, nous tombons de l'autre côté et le caribou disparaît. Est-ce que le rétablissement du caribou forestier se résume à un simple jeu de hasard ? Une chance sur deux ? Pas tout à fait, mais pour le moment, l'approche fédérale est insuffisante. Les probabilités sont que dans 60 % des cas le caribou se maintienne, mais pour le 40 % restant, l'issue est bien différente ", affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec, alors que se termine aujourd'hui la consultation fédérale sur le plan de rétablissement du caribou forestier.
 
Le plan de rétablissement du caribou forestier a le mérite de reconnaître le fait que le déclin de cette espèce emblématique de la forêt boréale est attribuable à la dégradation de son habitat, notamment liée aux différentes perturbations humaines : coupes forestières, construction de routes, etc. Toutefois, les cibles pour s'assurer de son rétablissement à l'échelle du pays sont à revoir. " Le gouvernement fédéral a adopté une bonne approche, basée sur le maintien d'une quantité suffisante d'habitats non dégradés. Mais le caribou forestier est très sensible aux activités humaines. Nous déplorons donc que le seuil de perturbations tolérées dans l'habitat du caribou soit trop élevé pour garantir le rétablissement de l'espèce ", mentionne Louis Bélanger, responsable de la commission Forêt de Nature Québec.
 
Une autre lacune de ce plan de rétablissement concerne spécifiquement le Québec. Alors que le fédéral reconnaît l'existence de 57 populations de caribou forestier à travers le Canada, il en reconnaît 6 au Québec, dont une occupant la majorité du territoire. " Appliquer le plan de rétablissement à cette échelle ne permettra pas d'atteindre les résultats attendus. Il faut subdiviser cette population en plusieurs unités afin de s'assurer du maintien de l'habitat essentiel du caribou à l'intérieur de l'ensemble de son aire de répartition ", déclare Mélanie Desrochers, coresponsable de la commission Aires protégées de Nature Québec.
 
Nature Québec espère que les commentaires formulés dans le cadre de cette consultation fédérale permettront de bonifier la démarche. Il est également important que le Québec s'implique dans la sauvegarde du caribou forestier. " Le maintien de l'habitat du caribou forestier passe par la création de grandes aires protégées. Le gouvernement québécois doit lui aussi revoir sa stratégie et viser une plus grande protection de la forêt boréale. Les récentes annonces de protection de seulement 12 % de la forêt boréale sont insuffisantes. De plus, aucun objectif n'est établi pour la partie exploitée (commerciale) de la forêt boréale. Des engagements doivent être pris pour protéger minimalement 12 % de la forêt boréale commerciale et conserver la partie nordique non commerciale de la forêt. Un premier pas se fait toujours attendre puisque la première aire protégée de plus de 10 000 km2 en forêt boréale n'a pas encore vu le jour ", de conclure Mélanie Desrochers.
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