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Un parc qui n'a pas été repoussé aux calanques grecques


 

Le conseil des ministres du mercredi 18 avril 2012 a entériné la création du parc national des Calanques, la nouvelle stratégie de création d'aires marines protégées et la mise à l'étude d'un parc naturel marin en Martinique. Dès le lendemain 19 avril, le décret de création du parc national des Calanques est donc paru au Journal officiel. Il s'agit du 10e parc national français mais le premier à caractère péri-urbain. Situé en effet aux portes de Marseille, il s'étend sur sept communes de la Provence méditerranéenne (Marseille, Cassis, La Ciotat, Carnoux-en-Provence, La Penne-sur-Huveaune, Ceyreste et Roquefort-la-Bédoule).

Le projet avait été lancé en 1999 et adopté en janvier dernier par le groupement d'intérêt public (GIP) des Calanques. Cette reconnaissance vise à protéger un site naturel reconnu pour sa biodiversité et un patrimoine historique millénaire. Célébré par les plus grands artistes - de Cézanne à Frédéric Mistral - pour ses paysages grandioses, le site des Calanques est également un formidable réservoir de biodiversité terrestre et marine. On y dénombre ainsi près de 140 espèces protégées dont l'un des derniers couples d'aigle de Bonelli présents en France. Le milieu marin est également très riche avec 60 espèces patrimoniales recensées (mérou, plusieurs espèces de dauphins et de tortues marines,...). Il compte enfin de nombreuses espèces végétales endémiques comme l'Ophrys de Marseille, la Sabline de Provence ou l'Astragale de Marseille.

Ce parc, fruit d'un long travail de concertation avec tous les acteurs concernés, a pour vocation de concilier au mieux les activités professionnelles et de loisirs (pêche, chasse, tourisme), dont le maintien de l'exercice dans le parc a néanmoins fait réagir certaines associations de protection de l'environnement, avec la protection des espaces naturels. Lutte contre les incendies, réduction de la pollution, meilleure organisation de la fréquentation du public pour protéger des patrimoines fragiles, autant d'objectifs au coeur des missions du Parc national qui garantira un cadre structuré de gestion et de protection de ce site unique, au croisement de la terre et de la mer.

Le Parc national des Calanques est avant tout un parc maritime, puisque 90% de sa surface est en mer (141 500 ha sur 158 100 ha). Il s'inscrit, de ce fait, dans le cadre des objectifs de la stratégie nationale pour la création et la gestion des aires marines protégées, adoptée, simultanément, par le ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement.

Cette stratégie définit une nouvelle gouvernance des océans, reposant sur la mobilisation des acteurs autour d'orientations partagées, une méthode pour la création et la gestion des aires marines protégées et des priorités par façade ou bassin maritimes. Fruit de deux ans de concertation dans le cadre du Grenelle de la mer, sous la direction de l'Agence des aires marines protégées, la nouvelle stratégie doit permettre d'atteindre l'objectif fixé par le Gouvernement de placer 20% des eaux françaises sous protection à l'horizon 2020. Grâce à la création de quatre nouveaux parcs marins depuis 2010, 11% des espaces maritimes sont d'ores et déjà protégés. Trois nouveaux parcs naturels marins, Estuaires picards et mer d'Opale, Estuaire de la Gironde et des Pertuis, Bassin d'Arcachon devraient voir le jour d'ici à la fin de cette année, tandis que la mise à l'étude du parc naturel marin de Martinique vient d'être également engagée.

Cette nouvelle impulsion va permettre d'accélérer le processus déjà enclenché de mise en oeuvre d'un réseau cohérent et efficace d'aires marines protégées sur l'ensemble des eaux françaises. La nouvelle stratégie vise notamment à renforcer le réseau en outre-mer et le développement des outils de protection réglementaires. La structuration de ce réseau écologique constitue à la fois un des outils pour lutter contre l'érosion de la perte de biodiversité mais aussi un levier pour favoriser l'innovation et le développement durable des activités liés à la mer.

Même si l'envitronnement ne constitue pas, à l'évidence, un des grands enjeux de la campagne présidentielle, il s'agit là, incontestablement, d'un résultat probant pour le président candidat.

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