[Mai 2012] Comme nous l'avons vu lors des dernières semaines, les préoccupations au sujet de la date limite pour conclure les Accords de Partenariat Economique (APE) ont été soulevées. La dernière semaine, des négociateurs techniques de l'UE et la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), ainsi que des négociateurs de l'Afrique de l'Ouest et l'UE, se sont réunis à Bruxelles afin de discuter des questions liées aux APE. Selon la Commission, "de bons progrès" ont été réalisés sur plusieurs questions. Toutefois, des chercheurs et des experts à l'échelle international continuent à faire des fortes critiques.
Oduor
Ong'wen, le directeur de pays du l'Institut SEATINI (Southern and
Eastern African Trade Information and Negotiations Institute), a publié,
cette semaine, un article, dans lequel, à l'instar de ses nombreux
collègues africains, il dresse une liste des arnaques des APE.
Lorsqu'il s'agit de parler de l'Afrique de l'Est en particulier, il
s'accorde avec les conclusions des multiples études et pointe du doigt
ces accords qui seraient les responsables des conséquences désastreuses
que subissent les citoyens africains.
Dans une note spécifique à
propos de l'agriculture, il affirme que les paysans feront face à une
compétition accrue à cause des denrées produites grâce aux subventions
européennes élevées.
La situation s'annonce plus positive pour la Guyana
car, selon Jolita Butkeviciene, la directrice en charge de l'Amérique
latine et des Caraïbes au sein de la Direction générale de l'aide
européenne pour le développement et la coopération (DEVCO), le pays a
pris de l'avance sur ces voisins caribéens par la mise en oeuvre de
certains aspects de l'APE. Elle a reconnu que les opinions de la Guyana
en matière d'EPA ont été bien représentées lors des négociations et a
déclaré qu'il existe des signes qui montrent que le pays tire profit de
cet accord.
Les accords de partenariat de pêche ont également fait
l'object des critiques. Bob Dewar, un ancien diplomate qui fut
haut-commissaire au Nigéria, ambassadeur en Éthiopie et
haut-commissaire au Mozambique, a récemment publié un article d'opinion
dans lequel il analyse l'historique des accords extérieurs de pêche de
l'Europe. Il pense que les accords à venir peuvent mener à une situation gagnant gagnant
si certaines politiques sont mises en place et il a déclaré que " la
période où on fermait les yeux était terminée ". M. Dewar a exprimé ses
inquiétudes quant à la grande majorité des partenaires tant en Afrique
qu'en Europe qui oublient de penser à la mer quand il s'agit de
conservation et de sécurité alimentaire. " Pourquoi détourner les yeux ?
Peut-être que les grandes mers subissent la tragédie des territoires
communs, qui sont justement le problème des autres ? ", demande-t-il.
La "politique de conditionnalité" appliquée par l'UE a été au coeur des
dernières discussions. Lors de la 3159e session du Conseil des
Affaires étrangères (Conseil de l'UE) , les ministres ont rappelé les
conclusions adoptées lors de la session tenue en mars 2012 sur la
région du Sahel, dans lesquelles il a condamné la prise du pouvoir par
la force au Mali. L'UE , qui a suspendu sa coopération avec le pays,
rependra
ses opérations de développement " en fonction des progrès enregistrés
vers le rétablissement complet de l'ordre constitutionnel ". Le
soutien direct à la population et l'aide humanitaire se poursuivront.
Egalement, suite au coup d'état perpétré en Guinée-Bissau, les
ministres ont adopté la conclusion suivante : " [l]' UE est prête a imposer des mesures restrictives
a l'encontre de quiconque continue de participer ou d'apporter un
soutien a des agissements menaçant la paix, la sécurité et la stabilité
de la Guinée-Bissau."
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