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Sénégal-horticulture : Des professionnels visent une diminution de 50 % des importations


Les acteurs du secteur des fruits et légumes du Sénégal poursuivent l'objectif, d'ici à 2015, de diminuer de moitié le volume des importations, afin d'équilibrer la balance des paiements, selon le Secrétaire permanent de la Stratégie de la croissance accélérée (SCA), Ibrahima Wade.

Pour atteindre ce but de réduire d'au moins 50 % les importations horticoles dans les trois prochaines années, M. Wade a indiqué, vendredi à Saint-Louis (Nord), que la filière horticole devait revoir ses ambitions à la hausse et aller plus loin que les 100.000 tonnes fixées pour l'année prochaine.

''Avec nos 50.000 tonnes produites annuellement, nous sommes très loin du million et demi produit par le Maroc'', a-t-il déploré. ''Pour accroître la production, l'organisation de la filière est un premier pas, car cela permettra aux partenaires d'avoir un seul interlocuteur.''

M. Wade s'exprimait à l'occasion d'un atelier de partage et d'orientation de deux jours (jeudi et vendredi), organisé par la Coopérative fédérative des acteurs de l'horticulture (CFAHS), dans la perspective de l'organisation prochaine de son assemblée générale statutaire.

Malgré l'ampleur des efforts énormes consentis en termes de production et d'exportation de la filière horticole, a-t-il noté, l'économie sénégalaise paie un lourd tribut en devises pour son approvisionnement en fruits et légumes.

''Ce sont pas moins de 20 milliards de francs CFA qui, annuellement, sortent du pays pour aller enrichir des producteurs étrangers, alors que le potentiel existe pour au moins atténuer cette facture'', a souligné le Secrétaire permanent de la SCA.

Ibrahima Wade s'est félicité de l'engagement de la Banque africaine de développement (BAD) d'appuyer la filière horticole locale, avant d'inviter les autres organisations financières à accompagner l'évolution de ce secteur, dont il dit qu'il est un vecteur d'emplois à grande échelle.

Pour sa part, le président de la CFAHS, Cheikh Ngane, a souligné que pour jouer pleinement son rôle, le secteur horticole devait connaître des changements par la mise en place de structures performantes pour le transport et le stockage des produits.

Il déploré l'importation de 140.000 tonnes d'oignon, ainsi qu'il s'est plaint de la responsabilité des producteurs qui continuent à appliquer des méthodes rudimentaires. Selon M. Ngane, les méthodes culturales indiquent quelque part le niveau de production locale.

Pour justifier la décision de l'Etat de geler les importations (une mesure jugée contraire aux règles sur la concurrence émises par l'Organisation mondiale du commerce), le président de la CFAHS a appelé les producteurs à revoir la qualité de la production.

'' Il faut faire de la qualité pour la pérennité de notre production'', a affirmé M. Ngane, qui préconise, entres autres défis à relever par les acteurs de la filière, de pousser leur intérêt pour la pomme de terre, la banane, la carotte, etc.

''L'Etat doit accompagner davantage ce secteur qui peut jouer un rôle important dans la lutte contre le chômage et l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire'', a-t-il signalé. Il a rappelé, entre autres, les opportunités offertes par l'Agropole de Mpal pour le stockage et le traitement des fruits et des légumes.

La Coopérative fédérative des acteurs de l'horticulture invite les autorités sénégalaises à affecter à ce secteur son soutien. M. Ngane a souhaité la tenue d'un conseil interministériel de l'horticulture pour examiner ces problèmes, notamment les besoins en investissements structurants.

Des producteurs de toutes les zones horticoles du pays participent à cet atelier de relance des activités de la CFAHS.

AMD/SAB, APS

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