Les
États qui seront réunis dans trois semaines à Rio, lors de la Conférence
des Nations Unies sur le développement durable " Rio+20 ", devront
défendre des objectifs de développement durable ambitieux, appuyés
notamment par des accords de mise en oeuvre spécifiques visant à assurer
la survie des océans, ont affirmé, ce matin devant la presse, des
organisations non gouvernementales (ONG).
" Nous avons besoin d'un véritable plan de sauvetage mondial ", a déclaré M. Rajiv Joshi, de Global Call to Action against Poverty (CGAP),
lors d'une conférence de presse conjointe, au Siège des Nations Unies, à
New York, en marge d'une dernière série de négociations informelles
entre les gouvernements en vue d'élaborer un projet de document final de
la Conférence sur le développement durable, qui aura lieu à Rio de
Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 juin prochain.
Un domaine central des
pourparlers concerne le processus d'élaboration d'objectifs de
développement durable (ODD), lesquels seraient appelés à succéder aux
Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont le terme est
prévu en 2015.
M. Joshi, qui était accompagné de M. Rémi Parmentier, de High Seas Alliance, et de M. Thomas Forster, d'International Partners for Sustainable Agriculture,
a mis en garde contre le peu de temps qui reste jusqu'au début de la
Conférence Rio+20, et l'" impasse " qui menace les négociateurs pour
parvenir à des accords et un manque de participation de la part de
dirigeants de grands États.
Le " retard n'est pas une
option ", a-t-il déclaré. Les représentants de ces trois ONG ont
convenu que la volonté politique, de même que la participation des
dirigeants mondiaux, étaient essentiels à la fois pour élaborer un
ensemble d'objectifs et pour signer un accord sur leur mise en oeuvre.
Pour M. Parmentier, la
bonne nouvelle est qu'une grande coalition de gouvernements et de
groupes régionaux se sont prononcés en faveur d'un tel accord de mise en
oeuvre, dont des acteurs majeurs comme l'Union européenne et des nations
aussi diverses que l'Afrique du Sud, l'Inde, le Mexique et un grand
groupe de petits États insulaires en développement (PEID). Seuls quatre
pays ont jusque-là exprimé leur opposition à un tel accord, mais ils
sont importants, a-t-il dit, en citant les États-Unis, la Fédération de
Russie, le Japon et le Canada.
M. Parmentier a exhorté
ces pays à rejoindre le reste de la communauté internationale. " Nous
avons besoin de cet accord ", a-t-il lancé.
S'exprimant sur la
nécessité de définir un objectif de développement durable sur la
conservation des océans, il a rappelé que 70% de la surface de la terre
couverte par les mers, 60% de cette superficie se trouvant au-delà des
juridictions nationales
Des océans sains constituent un apport essentiel aux trois piliers du développement durable, estime le représentant de High Seas Alliance.
Selon l'organisation, la dégradation des écosystèmes marins et
l'incapacité à conserver la biodiversité marine ont des conséquences
économiques, sociales et écologiques importantes.
Tout résultat à Rio, a
fait remarquer M. Parmentier, devrait appeler les pays à entamer des
négociations d'une manière urgente dans le cadre du droit de la mer pour
la préservation de la biodiversité dans les fonds marins. Il devrait
également viser l'élimination des subventions pour la pêche commerciale
et favoriser la lutte contre la pêche illégale.
M. Forster a, de son côté,
mis l'accent sur la nécessité de définir des objectifs dans le domaine
de la sécurité alimentaire et de l'agriculture durable.