Les NAMAs ont été introduits lors de la COP13 de Bali et constituent la pierre angulaire de l'action menée par les pays en développement (PED) en faveur d'un modèle de développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. Ce sujet, d'une importante capitale pour les PED, est méconnu de beaucoup et regorge de zones d'ombre qu'il s'avère nécessaire d'explorer.
A ce jour, il n'existe pas de définition internationale des NAMAs. Mais le consensus général indique qu'il s'agit d'une intervention volontaire du gouvernement d'un pays en développement conduisant à une réduction des émissions. Il est fondamental de noter que l'objectif premier d'une NAMAs est de satisfaire plus directement les priorités de développement d'un pays.
A la différence du MDP, les gouvernements qui développent des NAMAs bénéficient directement du soutien international et ne sont pas soumis à des procédures strictement prescrites par les Nations Unies. Une autre différence avec le MDP est que les crédits carbone ne sont pas une option (du moins pour l'instant) pour les NAMAs dans le cadre des négociations.
Trois types :
- les NAMAs unilatérales qui sont réalisés grâce à des ressources domestiques ;
- les NAMAs soutenus qui nécessitent un appui international technique, financier ou de renforcement des capacités ;
- les NAMAs crédités qui s'appuient sur des mécanismes de marché (crédits carbone), mais ne figurent nulle part encore dans les documents de négociation.
Ø La définition du concept
Les discussions sur la définition du concept de NAMAs devront être poursuivies à Doha. Il s'agit de clarifier la démarche de l'élaboration réussie d'actions stratégiques incluant climat et développement.
Ø Le manque de soutien technique et financier ou en termes de capacités
Le renforcement des capacités, le financement international et le transfert de technologies conditionnent en partie l'effectivité des NAMAs. Cependant, les modalités de demande et d'attribution d'une assistance technique ou financière sont toujours en discussion et il n'existe pas de vision claire sur ce point, ce qui freine l'engagement des pays en développement. Pire encore, certains négociateurs des pays développés pensent que le transfert de technologies n'est pas une condition sine qua non pour la mise en oeuvre des NAMAs. Mais cette position n'est pas partagée par les Africains.
Ø Le manque de pression de la part des pays en développement
Visiblement, les pays développés ne sont pas motivés à débloquer de l'argent pour appuyer les pays en développement pour le développement et la mise en oeuvre des NAMAs. La preuve en est que la cagnotte sur les NAMAs est vide à ce jour, ce qui empêche le lancement du registre à Doha. Ceci est un signal fort pour les PED pour faire pression sur leurs partenaires du Nord sur la question des NAMAs. Une réflexion à ce sujet serait que les PED demandent à la COP d'organiser le plus tôt possible en 2013 des rencontres pour définir et mettre en place des mesures incitatives pour les pays développés.
Beaucoup d'interrogations se posent autour de la question des NAMAs :
- Finalement, que veut-on dire en parlant de NAMAs : stratégie ? politique ? plan ? programme ? projet, ... ?
- Quelle est la différence entre les NAMAs d'un PMA par exemple et ceux d'un PED émergent ?
- Ne doit-on pas être plus regardant en ce qui concerne les règles MRV pour que cela ne constitue pas à long terme un frein au développement des NAMAs en Afrique ?
- Quel processus mettre en place pour évaluer le soutien nécessaire à la préparation et à la mise en oeuvre des MAAN?
- Etc...
A suivre
[COP18-climat]