Alors qu'elle s'acheminait vers la conclusion du principal segment des travaux de sa soixante-septième session ordinaire, l'Assemblée générale a procédé, fin décembre, à l'adoption des 36 projets de résolution et des trois projets de décision dont elle a été saisie par sa Commission économique et financière (Deuxième Commission). Ces textes, issus de l'examen des questions confiées par l'Assemblée à la Deuxième Commission, et des négociations menées par les délégations, étaient notamment relatifs au développement durable, aux changements climatiques et à la gouvernance économique mondiale, les trois thématiques principales autour desquelles se sont articulés cette année les travaux de la Commission économique et financière qui ont lieu entre le 21 septembre et le 14 décembre derniers. Ces projets de résolution et de décision, adoptés en grande majorité par consensus par les délégations au niveau de la Deuxième Commission, l'ont également été par l'Assemblée, cinq d'entre eux seulement ayant été entérinés à la suite d'une procédure de vote.
Six mois après la tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), l'Assemblée générale a adopté une résolution recommandée par la Deuxième Commission. Aux termes de ce texte, elle demande instamment qu'il soit donné suite rapidement au Document final de Rio+20, intitulé " L'avenir que nous voulons ". L'Assemblée demande que les organes chargés de la mise en oeuvre des termes de ce texte, dont notamment l'instance politique de haut niveau, le groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et le comité intergouvernemental sur le financement de ce développement, démarrent leurs travaux en janvier 2013, soulignant le " besoin de synergie, de cohérence et de soutien mutuel entre tous ces mécanismes ".
Dans une autre résolution adoptée par l'Assemblée pour permettre la mise en oeuvre d'une décision prise à Rio+20, concernant le renforcement et la revalorisation du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'Assemblée générale a institué le principe d'adhésion universelle au Conseil d'administration de cet organe, dont la première session universelle se tiendra à Nairobi, au Kenya, en février 2013.
Assemblée générale a adopté une longue résolution dont elle a été saisie sur la question et qui contenait plusieurs séries de recommandations, déclinées en 189 paragraphes, visant à améliorer le fonctionnement de ces activités. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée souligne par exemple qu'il faut rendre le financement des activités opérationnelles de développement " plus stable, prévisible, efficace et efficient ". Dans ce texte, l'Assemblée générale engage les différentes parties prenantes à améliorer le fonctionnement du système des Nations Unies pour le développement, notamment celui du système des coordonnateurs résidents et des équipes de pays.
Le développement passant par la lutte contre la pauvreté et la faim, plusieurs résolutions adoptées par l'Assemblée générale visent à traiter ces problèmes de manière globale. L'Assemblée engage notamment la communauté internationale et ses différentes composantes à améliorer l'accès des populations mondiales à l'enseignement, à des soins de santé et à une protection sociale de qualité, ainsi qu'à coopérer plus étroitement pour soutenir le développement agricole et rural.
En outre, profondément préoccupée par les répercussions que continue d'avoir la crise financière et économique mondiale sur le développement, l'Assemblée générale a adopté une résolution aux termes de laquelle elle prie instamment les pays développés qui ne l'ont pas encore fait, de tenir leurs engagements en matière d'aide publique au développement (APD). Elle a également appelé à " manifester la souplesse et la volonté politique voulues " pour faire sortir les négociations commerciales du Cycle de Doha de l'impasse. Concernant la gouvernance économique mondiale, le financement du développement et l'architecture financière internationale, elle a, en outre, réaffirmé l'importance du renforcement de la participation des pays en développement à la prise de décisions et à l'établissement de normes économiques et financières au niveau international, se disant favorable à la poursuite de la réforme des structures de gouvernance des institutions de Bretton Woods, afin qu'elles deviennent " plus efficaces, plus crédibles, plus responsables et plus légitimes ". L'Assemblée a aussi demandé que la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), adoptée en 2010, prenne effet rapidement.
En adoptant d'autres résolutions dont elle a été saisie par la Deuxième Commission, l'Assemblée générale a notamment décidé de proclamer une Décennie 2014-2024 de l'énergie durable pour tous et de promouvoir les sources d'énergie nouvelles et renouvelables. L'Assemblée a par ailleurs décidé de proclamer 2014 Année internationale des petits États insulaires en développement (PEID), et a réaffirmé la décision de convoquer, en 2014 également, à Samoa, la troisième Conférence internationale sur les PEID afin de recenser les difficultés nouvelles qui se posent à leur développement durable et les moyens d'y faire face. L'Assemblée générale a également décidé de tenir la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe au Japon, au début de l'année 2015, afin d'examiner la mise en oeuvre du Cadre d'action de Hyogo et d'adopter une stratégie internationale pour l'après-2015.
Concernant la question intitulée " migrations internationales et développement ", l'Assemblée générale a, à l'issue d'un vote de 129 voix pour, 3 contre (Canada, Etats-Unis et Israël) et 49 abstentions, adopté une résolution par laquelle elle a décidé de convoquer un dialogue de haut niveau sur ce thème les 3 et 4 octobre 2013, après le segment de haut niveau de sa soixante-huitième session, afin de définir des mesures concrètes permettant de renforcer les avantages qu'ont les migrations internationales, aussi bien pour les migrants que pour leurs pays d'origine et d'accueil, tout en réduisant les incidences négatives du phénomène.
Enfin, après l'accession de la Palestine au statut d'État non membre de l'ONU le 29 novembre 2012, l'Assemblée a adopté une résolution par laquelle elle exige qu'Israël cesse d'exploiter, d'altérer, de détruire, d'épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. Ce texte a été adopté par une majorité de 170 voix, tandis que 7 pays ont voté contre (Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru et Palaos), et que 9 se sont abstenus (Australie, Cameroun, El Salvador, Honduras, Malawi, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga et Vanuatu).
Après l'adoption des textes contenus dans les rapports de sa Commission économique et financière, l'Assemblée a également adopté, par consensus, une résolution portant sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d'un nouvel ordre mondial et introduite par le Président de la Commission. Aux termes de ce texte, elle encourage notamment les États Membres à " prévoir ou poursuivre la transition de leur système de santé vers la couverture universelle ". L'Assemblée a aussi adopté un texte sur la " Coopération internationale en matière d'aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle des activités de développement ".
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