La société civile et les travailleurs des mines du Niger dénoncent les dégâts écologiques et sociaux provoqués par Areva et la Somina, accusant les deux sociétés qui exploitent l'uranium dans le nord du Niger.
Le dimanche 14 avril 2013, la Synergie des organisations de la société civile (SOSC) a appelé les habitants d'Arlit, la cité minière du nord, à manifester contre une longue liste de griefs retenus à l'encontre du géant du nucléaire français. Ce sont notamment les difficultés d'accès à l'eau potable et d'assèchement de la nappe phréatique, ainsi que les problèmes sanitaires et environnementaux liés à l'exploitation minière.
" Trop, c'est trop ", s'exclame Sanissou Harouna, membre du syndicat des mineurs d'Azelik (Somina), contrôlée en majorité par des capitaux chinois, sont en grève illimitée depuis le 21 mars.
Dans une étude de terrain réalisée en 2009, l'ONG Greenpeace avait relevé des taux de radiation d'environ 500 fois supérieurs à la normale dans les rues d'Akokan, la cité minière située aux pieds de la Cominak, une filiale d'Areva.
Face à la colère des mineurs, la direction reste silencieuse, tandis que l'Etat nigérien cherche à renouer les négociations entre le syndicat et l'entreprise, car " la fermeture de la mine d'Azelik pénaliserait tout le monde, les mineurs, les actionnaires et l'Etat ", prévient Abdou Adderrahmane, directeur Mines et Géologie au ministère des Mines du Niger.
La dégradation de l'environnement est une des premières sources d'inquiétude de la société civile d'Arlit, la cité minière située à 150 km au nord-est d'Azelik, où Areva a extrait plus de 120 000 tonnes d'uranium en 41 ans d'activité, selon la société. " L'éternel problème de l'accès à l'eau potable et d'assèchement de la nappe phréatique, les problèmes sanitaires et environnementaux liés à l'exploitation minière, et l'état déplorable de la route de l'uranium (Tahoua-Arlit, 488 km)..." constituent la liste fréquemment présentée à la société Areva.
Dr Arnaud Zagbaï
Source: IPS