Par : Sophia Gnych
Le fonds de pension du gouvernement de la Norvège - parmi les plus important du monde - a retiré 314 millions de dollars américains d'investissement à plusieurs sociétés qui selon eux produisaient de l'huile de palme " non-durable ". Un geste qui devrait plaire aux défenseurs de l'environnement en raison des liens entre l'industrie et la déforestation.
On retrouve l'huile de palme dans environ 50% des produits emballés sur les rayons des supermarchés, et il y a un intérêt croissant dans l'utilisation de cette huile comme matière première*.
Bien que l'huile de palme puisse, dans des conditions optimales, avoir une productivité cinq fois supérieure à celle de cultures d'autres huiles végétales, et qu'elle soit perçue comme un levier de développement économique dans les régions rurales, la recherche a démontré que sa production encourage la déforestation* dans le Sud-Est de l'Asie, provoquant la perte de dizaines de milliers d'hectares de forêt tropicale.
En mars, le Fonds de pension mondial du gouvernement norvégien a publié son rapport annuel 2012*, annonçant qu'il avait vendu ses parts pour 23 des plus grandes sociétés de production d'huile de palme, réduisant son investissement dans l'industrie de l'huile de palme de plus de 40% en Indonésie et en Malaisie.
" De nombreux producteurs d'huile de palme ont été exclus du portefeuille parce que leur modèle économique sur le long terme a été jugé non-durable ", selon le rapport.
Cette décision intervient l'année où le fond est devenu membre du Carbon Disclosure Project* (Projet de divulgation des émissions carbone - CDP), une ONG internationale qui "travaille avec les forces du marché pour encourager les sociétés à divulguer leur impact sur environnement". L'organisation, qui est soutenue par plus de 722 investisseurs institutionnels, représente plus de 87 000 milliards de dollars américains d'actifs, fournit aux investisseurs des informations telles qu'un aperçu des émissions de gaz à effet de serre des sociétés et des stratégies pour gérer le changement climatique, la déforestation et l'eau.
Alors que la Norvège a engagé des milliards de dollars dans la lutte contre la déforestation via le mécanisme de l'ONU REDD (Réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts), le fonds de pension de son gouvernement avait attiré l'attention par le passé pour son soutien à l'industrie de l'huile de palme.
La décision du fonds devrait, entre autres facteurs comme le changement de politique d'approvisionnement et les campagnes de sensibilisation, mettre davantage la pression sur les producteurs d'huile de palme afin qu'ils accordent plus d'attention à la durabilité de l'environnement.
La décision de se retirer a été prise par la banque Norges Bank Investment Management (NBIM), le gestionnaire du fonds, indépendamment des enquêtes du Conseil d'Ethique sur les sociétés d'huile de palme. Auparavant, d'autres décisions ont amené aux retraits d'investissements dans des sociétés de tabac*, de bois* et de mine d'or*...
Source: Centre pour la recherche forestière internationale
(CIFOR)
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