A l'avant-veille de la Journée internationale des peuples autochtones du monde, la cheffe des droits de l'homme des Nations Unies a exhorté mercredi les États à faire plus pour mettre en oeuvre et renforcer leurs traités avec les peuples autochtones, peu importe depuis combien de temps ils ont été signés.
" Même quand si ils ont été signés ou autrement convenus il y a plus d'un siècle, de nombreux traités demeurent la pierre angulaire de la protection de l'identité, de la terre et des coutumes des peuples autochtones, la détermination de la relation qu'ils ont avec l'Etat," a déclaré dans un communiqué la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Elle a ajouté que les traités sont souvent une étape décisive pour mettre fin à une période de conflit, à l'exploitation et l'expropriation.
"Le respect des traités a souvent été décrit comme un engagement sacré exigeant bonne foi par chacune des parties pour leur bonne application. Pourtant, trop souvent, les communautés autochtones sont obligés d'aller devant les tribunaux pour obliger les États à respecter leurs promesses ", a-t-elle ajouté, en soulignant le fait que l'exploitation et l'expropriation se poursuivent aujourd'hui.
La Haut Commissaire a souligné l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui a été adoptée en 2007 pour protéger les droits des quelque 370 millions d'autochtones dans le monde et de promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec les États ou leurs successeurs.
" J'encourage les États à prendre des mesures concrètes pour honorer et renforcer les traités qu'ils ont conclus avec les peuples autochtones et coopérer avec eux dans la mise en oeuvre de nouveaux accords ou d'autres arrangements constructifs à travers des négociations transparentes, inclusives et participatives", a déclaré Mme Pillay.
Le thème de la Journée internationale des peuples autochtones cette année - célébrée chaque année le 9 août depuis 1995 - est " Honorer les traités, accords et autres arrangements constructifs." Il vise à mettre en évidence l'importance d'honorer les arrangements entre les Etats, les citoyens et les peuples autochtones qui ont été conçus pour reconnaître les droits des peuples autochtones sur leurs terres et établir un cadre pour vivre harmonieusement et nouer des relations économiques.
Ce message souligne la nécessité pour les États et les peuples autochtones d'établir des relations basées sur la confiance, le respect mutuel, la primauté du droit et l'affirmation de la culture et des coutumes des peuples autochtones, déclare Navi Pillay.
L'ONU va marquer la Journée de cette année avec un événement spécial organisé vendredi à New York, en présence de hauts fonctionnaires de l'ONU et de quelque 2 000 représentants de peuples autochtones originaires du monde entier.
Le même jour, des centaines de rameurs autochtones et non autochtones, qui doivent arriver à Manhattan après avoir parcouru des milliers de kilomètres sur des pirogues et à cheval. Cet événement entend commémorer la conclusion du "Traité des deux voies parallèles" (" Two Row Wampum Treaty") conclu en 1613 entre les immigrants hollandais et le Haudenosaunee, une confédération de six nations, avec la capitale du peuple Onondaga dans l'État de New York.
En 2014, l'ONU tiendra la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, une réunion plénière de haut niveau rassemblant les États Membres de l'ONU. Deux cents participants autochtones des sept régions seront invités, selon le site internet de l'événement.
Communiqué de l'ONU (740 hits)
Ecouter Jérôme Longué à la Radio des Nations Unies (570 hits)