La cellulose, la principale substance utilisée dans la fabrication du papier, est un isolant très efficace et pourrait offrir au secteur de la construction une option efficace et écologique à l'isolation traditionnelle. Cependant, les constructeurs ne pouvaient pas, jusqu'à présent, utiliser facilement la cellulose.
L'objectif du projet InsulaTFH ("Enhanced insulation in timber-frame housing using recycled materials"), financé par l'UE, était de mettre au point un processus à faible coût pour la production de masse de panneaux pré-isolés de taille standard à partir de fibres de cellulose issues des vieux papiers.
Les chercheurs du projet, dirigé par la Cygnum Timber Frame Limited, sont partis de déchets de papier d'origine locale pour les transformer en une pâte isolante. Ils ont ensuite utilisé cette pâte avec des matériaux ignifuges pour en remplir des panneaux de bois. Ces panneaux ont été ensuite scellés hermétiquement et préparés pour être livrés sur des chantiers de construction.
Grâce au système innovant développé par l'équipe, tous les panneaux répondent à des spécifications précises et leur finition robuste élimine les risques d'endommager l'isolation pendant le transport ou la construction. Les bandes d'étanchéité et les membranes spécifiques font en sorte que les panneaux soient étanches et hermétiques, des caractéristiques souvent difficiles à atteindre avec des charpentes en bois classiques.
Les panneaux ainsi fabriqués représentent, pour les constructeurs, un moyen rentable d'atteindre les valeurs de résistance thermique nécessaires à l'isolation des murs et éliminent le besoin, souvent complexe, de remplir sur site les murs avec des matériaux isolants.
Il est également important de préciser que l'équipement nécessaire à la production de ces panneaux peut être installé dans toutes les usines de fabrication de charpentes en bois avec la même méthodologie.
Les déchets de papier étant générés localement et les fibres de cellulose produites sur le site même, les coûts liés au transport et à la pollution associée sont réduits. Les matériaux d'emballage sont, de plus, superflus et la quantité de déchets destinés à l'enfouissement est également réduite; ainsi, tous ces éléments représentent une réduction considérable de l'impact environnemental du cycle de vie.
Les partenaires ont validé le nouveau processus dans des conditions réelles de production. Au moment de son terme, en 2012, le projet avait produit concrètement 1900 mètres linéaires ou 5130 mètres carrés de panneaux. Les panneaux ont été testés, qualifiés et certifiés sur le terrain, dans des conditions climatiques froides et chaudes.
Les partenaires du projet InsulaTFH expliquent que leur objectif était, dès le début, de produire un produit compétitif. Ainsi, une fois le système validé, ils ont commencé à le commercialiser sous le nom de "système de précision".
Ce système de précision peut être mis en place dans les usines de fabrication de charpentes en bois et adapté localement pour l'utilisation de matériaux de déchets de papier. Il donne la possibilité aux fabricants de charpentes en bois d'améliorer la valeur de leurs produits et leur performance environnementale tout en réduisant leurs coûts.
Le projet InsulaTFH, auquel participaient des partenaires d'Irlande, d'Allemagne et de Belgique, a reçu environ 700 000 euros de financement de l'UE dans le cadre du programme Éco-Innovation.
Source : CORDIS
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