A l'occasion de
la Journée internationale des droits de l'enfant, le 20 novembre, l'association
Adéquations et dix autres organisations ont adressé une lettre ouverte à Najat
Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes, Marie Derain, défenseure des
enfants, Pascal Canfin, ministre délégué au Développement, Yamina Benguigui,
ministre déléguée à la Francophonie.
Ces
organisations demandent que le texte officiel français de la Convention
Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE) soit réécrit en intégrant l'usage
des doubles pronoms féminin et masculin, comme c'est le cas dans le texte anglais, de
manière à réaffirmer l'égalité des droits entre les enfants des deux sexes et à
constituer un précédent pour tous les traités internationaux signés par la
France.
- Lire la lettre :
http://www.adequations.org/spip.php?article2079
- Leur proposition de rédaction sensible au
genre de la Convention internationale des droits de l'enfant :
http://www.adequations.org/spip.php?article2080
Ces
organisations considèrent que l'égalité des femmes et des hommes, l'éducation
non sexiste, et la défense des droits des femmes sont des conditions incontournables
à la mise en oeuvre de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant
(CIDE).
Droit
de l'enfant à l'éducation : à l'échelle mondiale, les filles représentent 53 % des 61 millions
d'enfants non scolarisés en âge de fréquenter l'enseignement primaire.
Droit
de l'enfant à la santé : plus de 125 millions de filles et de femmes ont subi une forme de
mutilation sexuelle et 30 millions de filles risquent d'en être victimes dans
les 10 ans à venir.
Droit
de l'enfant à un niveau de vie décent : tandis que 80 % des personnes pauvres
dans le monde sont des femmes, le nombre de familles monoparentales ne cesse
d'augmenter. Ces mères cumulent les difficultés de s'organiser seules et
d'avoir un salaire moindre par rapport à celui des hommes en général, ce qui a
des effets directs sur le niveau de vie des enfants.
C'est tout cela
que les associations signataires du plaidoyer entendent rappeler en demandant
que le texte français de la CIDE soit reformulé d'une manière " sensible au
genre " : en effet les langues ne sont pas neutres. En " englobant le féminin
dans le masculin ", le " masculin universel " de la langue française entérine
et véhicule les rapports de domination à l'oeuvre dans nos sociétés et tend à
gommer les situations particulières que connaissent les filles.
Mais les langues
sont vivantes. Ecrites ou parlées, elles font partie des outils mobilisables en
faveur de l'égalité et du respect des droits humains.
Les associations
engagées dans l'égalité femmes hommes, les droits des enfants... peuvent
rejoindre l'appel et signer notre lettre / plaidoyer :
http://www.adequations.org/spip.php?article2079.
Les autres
acteurs (recherche, institutions, collectivités...) peuvent faire connaître leur
soutien à cette initiative.