Pour son numéro Vol. 29, no 2- 2016 intitulé "Être femme en Afrique subsaharienne : la fin des « cadets sociaux » ?", sous la direction de Muriel Gomez-Perez et Marie Brossier, la revue canadienne Recherches féministes appelle à communication avant le 1er septembre.
Argumentaire
Des écrits, dont ceux de Balandier, de Meillassoux et de Bayart, ont désigné les « cadets sociaux » comme l’ensemble des catégories sociales dominées (les jeunes et les femmes) par opposition à leurs « aînés sociaux » qui ont l’autorité liée à leur âge, à leur position dans la lignée et à la possession de ressources symboliques et matérielles. Pourtant, devant les plans d’ajustement structurel, les divers processus d’urbanisation, le rôle influent des médias et les transformations des rapports d’autorité dans les familles, certaines femmes ont été amenées à assumer de nouveaux rôles tels que chefs de famille, chefs d’entreprise, leaders d’opinion, leaders politiques ou figures religieuses charismatiques. Ainsi, le numéro de la revue Recherches féministes qui sera consacré à ce thème invite à rendre compte d’histoires individuelles ou collectives de femmes ou encore de voies différenciées d’affirmation féminine pour mieux comprendre les profonds changements en Afrique au sud du Sahara depuis les 30 dernières années. Pour mettre en lumière ces changements, trois axes sont proposés.
Le premier, « Rapports intergénérationnels : négociation ou confrontation? », suggère d’analyser les relations entre femmes dans leur espace et d’appréhender la manière dont les femmes négocient leurs responsabilités, contournent certaines normes sociales, transmettent cela à leurs filles, le tout pour mieux analyser les logiques d’autorité entre différentes générations féminines qui sont modelées notamment par des processus d’agentivité et d’autonomisation (empowerment) ou par des pratiques de débrouillardise ou de survie dans des contextes d’insécurité et de violence.
Le deuxième axe, « Itinéraires de militantisme et mobilités sociales », interrogera les trajectoires de militantisme des femmes dans les champs associatif, religieux et politique pour voir en quoi celles-ci s’engagent dans des formes de mobilisations collectives et citoyennes sur des faits de société, comment elles acquièrent des savoirs et des savoirs-faire et en quoi cela reflète des processus d’individuation et d’individualisation.
Enfin, le troisième axe, « Reconfigurations de l’intime et du public », propose d’analyser les négociations des rôles prescrits aux femmes au sein de la famille (nucléaire et élargie) par rapport aux figures traditionnelles et masculines de l’autorité, de remettre en question les reconfigurations des rapports entre autorité et légitimité sociale au sein et en dehors de l’espace familial de même que d’appréhender les carrières choisies par des femmes (militantes, leaders d’opinion, leaders politiques, chefs d’entreprise, cadres de la fonction publique, élues) et leur impact sur leurs trajectoires biographiques.
Modalités
Les propositions (300 mots) accompagnées d’une notice biographique (50 mots) précisant le statut et l’affiliation doivent parvenir à la revue avant le 1er septembre 2014. Les manuscrits (7 000 mots) doivent être soumis au plus tard le 1er mars 2016 et respecter le protocole de publication (www.fss.ulaval.ca/lef/revue/, onglet Protocole). Ils doivent être transmis au secrétariat de la revue (revuerecherchesfeministes@ccb.ulaval.ca), ainsi qu’aux responsables du numéro : Muriel Gomez-Perez (muriel.gomez-perez@hst.ulaval.ca) et Marie Brossier (marie.brossier@pol.ulaval.ca).