Le secrétaire d’État John Kerry a accueilli à Washington tout un parterre de personnalités, dont des responsables de gouvernements, des scientifiques et représentants des milieux d’affaires, pour une réunion de deux jours axée sur la pérennité des océans. Dans le discours de bienvenue qu’il a prononcé le 16 juin, le haut fonctionnaire a énoncé clairement l’objectif visé.
« Je veux qu’on parte avec un plan, un plan qui met un terme à la surpêche au moyen de nouvelles règles fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles », a-t-il déclaré, évoquant l’un des trois grands thèmes de la conférence, les deux autres étant l’acidification et la pollution marine.
Le tiers des réserves de poissons dans le monde sont surexploitées, et le reste est pêché à un rythme qui ne pourra pas être maintenu compte tenu de la croissance démographique mondiale, indique la recherche.
L’interdiction ou la limitation de la pêche pendant un certain temps est l’un des moyens de corriger les effets de la surpêche, et la population de l’archipel des Kiribati, dans l’océan Pacifique, est prête à s’engager en ce sens. Son président, Anote Tong, a pris la parole à l’ouverture de la conférence pour annoncer que son pays imposerait une interdiction de la pêche commerciale dans ses eaux territoriales, sur une superficie de plus de 400 000 km2, à partir de janvier 2015.
Cette interdiction vise un secteur qui est déjà une aire marine protégée et qui inclut l’Aire protégée des îles Phoenix (APIP), inscrite en 2010 sur la Liste du patrimoine mondial en raison de son écosystème d’archipel corallien unique et de ses autres habitats d’eaux profondes.
La présence d’aires marines protégées favorise la reconstitution des stocks de poissons, mais elle peut aussi atténuer les effets de la pollution et de l’acidification. Les océans absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone, un gaz qui contribue au changement climatique, à l’acidification des océans et à la perturbation de l’équilibre délicat dont la vie marine a besoin pour survivre.
Les îles Kiribati subissent déjà les effets de la montée des eaux, une conséquence prévue du changement climatique, a indiqué Anote Tong, qui a notamment cité l’érosion des côtes, les marées record, la relocalisation de villages et la perte de cultures vivrières.
« Le changement climatique est le plus grand défi moral de notre époque », a-t-il souligné. La teneur accrue en dioxyde de carbone, la montée du niveau des mers et l’acidification des océans sont aussi responsables de la destruction des récifs coralliens et de la multiplication des zones mortes – des secteurs dans lesquels toute vie marine est pratiquement impossible.
En choisissant de se concentrer sur ces menaces, John Kerry veut attirer l’attention sur l’urgence d’une action concertée capable d’inverser ces tendances.
« La protection de nos océans est une question de sécurité internationale vitale, a-t-il insisté. C’est une question de sécurité vitale impliquant les mouvements de population, le gagne-pain des gens, la capacité des gens à exister et à vivre là où ils vivent aujourd’hui. »
Par ailleurs, John Kerry laissé entendre que les États-Unis annonceraient prochainement l’élargissement de leurs aires marines protégées, qui couvrent actuellement plus de 580 000 km2.
L’océan étant une ressource partagée par tous les habitants de la planète, il incombe à chacun de le protéger, a martelé le secrétaire d’État.
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