Dans la droite ligne de la Politique générale de l’Etat et avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), le gouvernement malgache a lancé, le 3 juin 2014, le dialogue national sur la croissance verte à Madagascar. Ce dialogue doit permettre, d’une part, de dresser un état des lieux des défis et opportunités existant en matière de croissance verte à Madagascar et, d’autre part, de définir une feuille de route pour mener la grande île sur la voie d’un développement plus durable, qui bénéficie à tous, tout en préservant le capital naturel du pays. Placé sous le haut patronage du président de la République, Hery Rajaonarimampianina, ce dialogue national a débuté, hier, à Antananarive, lors d’un atelier qui a réuni des membres du gouvernement, des représentants de la société civile, du secteur privé, et des partenaires techniques et financiers, tous appelés à contribuer activement à la mise en œuvre d’une croissance plus verte et inclusive dans le pays.
Madagascar est doté d’un patrimoine naturel très riche et de renommée mondiale, mais l’île fait face à des défis environnementaux qui entravent son développement durable ; les coûts liés à la dégradation de l’environnement sont estimés à 9 % environ du PIB brut du pays. Les problèmes de dégradation de l’environnement sont aggravés par la faible capacité de résilience des populations face aux catastrophes naturelles, et la majorité des secteurs productifs de l’économie malgache se révèlent très vulnérables aux aléas climatiques. « Nous sommes conscients des défis que notre pays doit relever, et cela est clairement reflété dans la Politique générale de l’Etat, qui vise à asseoir un développement inclusif et durable, fondé sur une croissance inclusive, pour combattre la pauvreté. [Nous devons apprendre] à mieux préserver les ressources naturelles, tout en sachant en tirer les avantages économiques pour le pays ; à mieux distribuer les revenus et bénéfices ; à avoir des infrastructures durables ; à mieux nous préparer pour réduire les risques de catastrophes ; à transformer les enjeux du changement climatique en opportunités de développement […] », a insisté président de la République.
L’atelier a été l’occasion de lancer une réflexion collaborative pour définir la vision commune d’une approche de croissance verte qui soit adaptée au contexte de Madagascar. Le bilan des initiatives déjà menées dans le sens d’un développement plus durable, ainsi que les notions et enjeux de la croissance verte pour le pays, ont été discutés. Les participants ont aussi travaillé à identifier les facteurs potentiels de blocages et ceux qui favoriseraient le succès de la mise en œuvre d’une démarche de croissance verte dans le pays ; ils se sont enfin accordé sur une feuille de route sur le moyen terme, déterminant les actions à mener pour engager le pays sur la voie d’un développement plus vert et inclusif.
Abdelkrim Bendjebbour, représentant résident de la BAD à Madagascar, a insisté sur le fait que « l’appui qu’apporte la BAD au lancement du dialogue national sur la croissance verte s’inscrit dans le cadre de sa stratégie pour la période 2013-2022, qui vise une croissance inclusive et la transition vers la croissance verte ; à la Banque, nous avons la conviction que la transition vers une croissance plus verte et inclusive permettra de répondre d'une manière plus efficace aux défis majeurs du continent ». Depuis deux ans, la BAD soutient les pays qui souhaitent s’engager sur la voie d’une croissance plus verte et inclusive, à l’instar de la Sierra Leone, du Mozambique, du Kenya, du Cap-Vert et du Rwanda, notamment.
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