A l’issue d’une visite de huit jours en Honduras, la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Rashida Manjoo, a exhorté jeudi le nouveau gouvernement de ce pays à s’attaquer à la culture de l’impunité généralisée pour les crimes contre les femmes et les jeunes filles.
« En Honduras, la violence contre les femmes est répandue et systématique, et cela a un impact négatif considérable sur les femmes et des filles », a souligné Mme Manjoo dans un communiqué de presse, en ajoutant que lors de sa mission, elle a constaté « des niveaux élevés de violence conjugale, de meurtres de femmes et de violence sexuelle ».
En rappelant que le Honduras est actuellement dans un état de transition, la Rapporteuse spéciale s’est félicitée des initiatives actuelles pour construire des institutions, favoriser et renforcer la confiance dans le nouveau gouvernement mis en place en janvier 2014 et pour mieux lutter contre la criminalité généralisée et systématique, la corruption et l’impunité. Mme Manjoo s’est notamment félicitée des mesures juridiques et politiques prises par le gouvernement pour combattre la violence contre les femmes, y compris les récentes réformes du Code pénal pour intégrer le meurtre de femmes comme un crime spécifique. Cependant l’experte indépendante de l’ONU a indiqué que les incidents de violence contre les femmes semblent être à la hausse, avec une augmentation de 263,4% du nombre de morts violentes de femmes entre 2005 et 2013. Malheureusement, l’absence de données précises, fait qu’il est impossible de saisir l’ampleur de la violence contre les femmes en Honduras.
« La traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle est également sous-estimée au Honduras, principalement en raison de la nature occulte de la criminalité ainsi que la prévalence du crime organisé », a souligné Mme Manjoo.
Au cours de sa mission, la Rapporteuse spéciale a identifié des défis importants dans la lutte contre la violence contre les femmes, dont l’absence de mise en œuvre efficace de la législation, la discrimination entre les femmes et les hommes dans le système de justice, des incohérences dans l’interprétation et l’application de la loi, et le manque d’accès aux services de sécurité et de prévention de la violence. « Le manque de responsabilité pour les actes de violence contre les femmes et les filles demeure un obstacle majeur », a expliqué Mme Manjoo en précisant qu’il y aurait un taux d’impunité de 95% pour les violences sexuelles et les meurtres de femmes.
Source : Centre d'actualité de l'ONU
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