L’écotaxe est morte et enterrée ! Après des mois de contestations du mouvement des « bonnets rouges » et un report qui a couté cher au gouvernement la nouvelle version de l’écotaxe a été présentée dimanche 22 juin.
Un dispositif complètement redéfini.
À partir du 1er janvier 2015, c’est le « péage de transit » qui remplacera l’écotaxe. Ce péage concerne les poids lourds de plus de 3,5 tonnes roulant sur les principaux axes routiers français traversant la France sans péage ou, sur les routes parallèles aux autoroutes à péage. Ce péage « sera instauré sur les itinéraires de grand transit qui subissent un trafic supérieur à 2 500 poids lourds par jour, c’est le principe utilisateur-payeur » a expliqué Manuel Valls. Au final, c’est 4 000 kilomètres de routes qui rentrent dans ce dispositif, contre 15 000 kilomètres avec l’écotaxe.
Afin de calculer cette taxe, un GPS sera installé dans les camions de plus de 3,5 tonnes. Cet appareil analysera alors l’itinéraire des poids lourds et calculera la facture sur une base de 13 centimes d’euro par kilomètre, modulable en fonction de la distance et du taux de pollution. Ce nouveau dispositif devrait rapporter 550 millions d’euros par an à l’Etat français. Pour information, l’écotaxe devait permettre de collecter annuellement 800 millions d’euros.
Trop pour les « bonnet rouges », pas assez pour les écologistes
Après l’annonce de ce nouveau dispositif, les regards se sont bien évidemment tournés vers la Bretagne, où les « bonnets rouges » ont réussi à faire reculer le gouvernement sur l’écotaxe. Le gouvernement a d’ailleurs beaucoup épargné la Bretagne car seul un axe routier entre Saint-Lô et Nantes est concerné par le « péage de transit ».
Les écologistes, pour leur part, pensent que ce nouveau dispositif n’est pas assez poussé et parle de « taxe au rabais ». Selon Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, « ça ne va pas assez loin et on perd l’idée du Grenelle de l’environnement d’avoir un avant et un après cette taxe ». Elle dénonce aussi l’influence des « lobbies routiers » et de l’agroalimentaire qui ont lutté pour que cette taxe soit diminuée.
Finalement, le « péage de transit » n’est accepté par aucune partie, que ce soit les « bonnets rouges » qui ont lutté contre l’écotaxe ou bien les écologistes qui se battaient pour sa mise en place. On voit très bien que le gouvernement a voulu faire des compromis et a décidé de ne pas décider. Ce qui est néanmoins quasi-certain c’est que ce dispositif ne sera pas une nouvelle fois modifié. Le délai dans la mise en œuvre d’une alternative à l’écotaxe a déjà été très long et a fait perdre une grande source de revenu à l’État. Une question reste tout de même sans réponse : un nouvelle mesure sera-t-elle annoncée pour combler le manque à gagner du remplacement de l’écotaxe ?