L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué jeudi que des mesures urgentes s'imposent pour améliorer la santé des ressources en sols de la planète qui sont limitées, et arrêter leur dégradation afin que les générations futures puissent répondre à leurs besoins en nourriture, en eau, en énergie et en matières premières.
A son assemblée plénière à Rome, le Partenariat mondial sur les sols (GSP) de la FAO a approuvé une série de plans d'action visant à sauvegarder les ressources en sols qui sont le fondement même de la production agricole mondiale.
Au nombre des recommandations figurent la mise en œuvre de réglementations rigoureuses et d'investissements correspondants des gouvernements en vue de la gestion durable des sols qui contribuera à l'éradication de la faim, de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté.
« Le sol est la base même de l'alimentation humaine et animale, de la production d'énergie et de fibres », a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo, dans un communiqué de presse. « Sans les sols, aucune vie sur terre n'est possible, et lorsque des sols disparaissent, ils ne peuvent se renouveler à notre échelle de temps. L'accélération du rythme actuel de dégradation des sols menace la capacité des générations futures de satisfaire leurs besoins fondamentaux ».
« C'est pourquoi l'adoption de plans d'action mondiaux pour l'exploitation durable et la protection des sols est un accomplissement majeur. Mais nous ne pouvons pas arrêter en si bon chemin. Nous avons besoin d'un engagement de la part des pays et de la société civile pour traduire les plans en action. Cela nécessite une volonté politique et des investissements pour sauver les précieuses ressources en sols dont dépendent nos systèmes de production vivrière », a-t-elle ajouté.
A l'échelle mondiale, la superficie de sols productifs est limitée et subit la pression croissante des conflits d'utilisation (agriculture, foresterie et pâturages/parcours, urbanisation, production énergétique et extraction de minéraux), ont mis en garde les experts à la réunion du Partenariat.
Les sols représentent au moins un quart de la biodiversité de la planète et jouent un rôle clé dans l'approvisionnement en eau propre et la résilience face aux inondations et à la sécheresse. Mais surtout, toute la vie végétale et animale dépend des cycles des nutriments liés aux processus des sols.
Si certaines parties de l'Afrique et de l'Amérique du Sud présentent des possibilités d'expansion de l'agriculture, selon la FAO, la population mondiale, qui devrait dépasser les 9 milliards d'habitants d'ici 2050 – ce qui se traduira par une hausse de 60% de la demande de nourriture, de fourrage et de fibres – exacerbera la pression sur les ressources en terres.
Environ 33% des sols sont modérément ou fortement dégradés par l'érosion, l'épuisement des substances nutritives, l'acidification, la salinisation, le compactage et la pollution chimique.
Les dégâts qui en résultent se répercutent sur les moyens d'existence, les services écosystémiques, la sécurité alimentaire et le bien-être des populations.
Les sols peuvent contribuer au changement climatique tout en en subissant les effets. Par exemple, la gestion durable des ressources en terres peut atténuer à la fois le changement climatique, grâce au piégeage du carbone et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les processus de désertification.
Le Partenariat mondial des sols, qui rassemble un vaste éventail d'acteurs gouvernementaux ou non, souligne la nécessité pour les gouvernements de préserver leurs sols et de faire des investissements ciblés. Un mécanisme pour la santé des sols (Healthy soils Facility) a été mis en place dans ce but.
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