Selon l’organisation, de grandes quantités de bois illégal émanant de projets de conversion des forêts accèdent aux marchés internationaux malgré les efforts du ministère des Forêts et de la faune (Minfof) et l’Union européenne (Ue). L’organisme dit avoir obtenu des preuves qu’Uniprovince, une société détenue par Herackles Farms, une firme américaine a abattu au moins 10 000 mètres cubes de bois de valeur commerciale. Alors que des documents officiels du port de Douala montrent qu’une cargaison de plus de 3 000 mètres cubes a déjà quitté la ville pour le port chinois de Zhangjiagang.
Dans un rapport publié en mai dernier, Greenpeace Afrique a documenté comment Uniprovince a obtenu une vente de coupe sans passer par la procédure d’enchères publiques, en violation de la loi camerounaise. « C’est sans surprise que nous avons appris que ce bois trace son chemin vers la Chine, malgré toutes les preuves de son illégalité. Trois procureurs de l’Etat camerounais ont reçu des informations d’illégalité de l’exploitation forestière d’Uniprovince. Mais, aucune mesure n’a été prise à notre connaissance », déclare Irène Wabiwa, responsable de la campagne forêt à Greenpeace Afrique. Le ministère camerounais des Forêts et l’Ue, chargé de la mise en œuvre de l’accord de partenariat Flegt, a également été informé à plusieurs reprises. L’organisation regrette que ses requêtes n’aient pas eu de suite et de plus, cela n’a pas empêché le bois d’être exporté.