Définie le plus simplement possible comme la diversité des différentes formes de vie, la biodiversité actuelle est le fruit d’une longue évolution et constitue la toile de la vie terrestre dont l’homme fait partie intégrante et dont il dépend totalement pour son bien-être et sa survie. L’Afrique de l’Ouest, à travers la variété de ses écosystèmes, renferme une diversité biologique unique et est considérée comme l’une des zones prioritaires de la conservation, au niveau mondial.
Cependant, ce patrimoine biologique qui reste encore mal connu, fait l’objet d’une exploitation non durable et est menacé d’une disparition imminente. Selon le Tome II de l’Atlas de la biodiversité de l’Afrique de l’Ouest de Adjima Thiombiano et de Dorothea Kampmann, les forêts tropicales humides en Afrique de l’Ouest ont régressé de façon considérable, au cours du siècle dernier. En Côte d’Ivoire et au Ghana par exemple, plus de 75% de la surface forestière a disparu en 30 ans.
« Les taux de conversion des milieux naturels en cultures et en plantations ont été, en une décennie (1980-1990), de 22,4% en Côte d’Ivoire et de 32% au Niger », précise l’Atlas de la biodiversité. D’autres menaces plus récentes, mais très importantes sur la biodiversité de l’Afrique de l’Ouest sont l’introduction d’espèces exotiques, qui viennent cependant, en deuxième position après la conversion des terres et les conflits civils (Sierra- Léone, Liberia et Côte d’Ivoire). En effet, l’introduction volontaire ou non, de nouvelles espèces dans des écosystèmes autres que leurs milieux d’origine, constitue un réel danger pour la biodiversité en Afrique de l’Ouest. « C’est le cas par exemple, de la jacinthe d’eau qui, originaire d’Amérique, a été introduite en Afrique de l’Ouest comme plante ornementale. Cette plante qui est devenue envahissante, provoque actuellement des problèmes écologiques et économiques (baisse de la productivité halieutique) importants dans les lacs et lagunes de certains pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire », peut-on lire dans le livre. En définitive, les causes de la perte de la diversité biologique en Afrique sont liées aux changements politiques et économiques des sociétés africaines, qui ont provoqué de profondes modifications des comportements sociaux. L’ampleur actuelle de l’érosion de la biodiversité constitue à moyen terme, une réelle menace à la survie des populations africaines, ainsi qu’à l’économie régionale, qui sont directement dépendantes de l’exploitation des ressources naturelles. A long terme, c’est la vie à la surface de la terre elle-même qui est menacée, du fait des rythmes actuels d’extinction des espèces. Dans l’Atlas de la biodiversité en Afrique de l’Ouest, les scientifiques préviennent que les taux d’extinction d’origine anthropique, en comparaison avec les extinctions naturelles passées, ne permettront certainement pas aux espèces de s’adapter ou même d’évoluer face à des changements aussi rapides.
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