Le 29 août dernier, le directeur des forêts et de l'environnement, Alphonse Niyongabo, a annoncé au cours d’une réunion avec les charbonniers à Bujumbura, que sept attestations sont obligatoires pour vendre les dérivés du bois. Depuis 2006, toute personne possédant un boisement doit avoir une attestation de propriété cosignée par le gouverneur et l’administrateur. Le propriétaire doit aussi être en possession d’une attestation signée par le directeur provincial des forêts. En outre, Niyongabo indique que le propriétaire doit accepter de remplacer les arbres coupés : « Les arbres plantés dans une propriété privée appartiennent certes en premier lieu au propriétaire mais ils sont aussi utiles pour tout le pays et le monde entier ». Avant la coupe, une attestation du responsable provincial de l’Institut National de l’Environnement et de la conservation de la nature (INECN) est exigée.
Depuis 2010, d’autres documents sont exigés au cas où les charbonniers se passeraient des attestations. Désormais, une photocopie de la carte d’identité nationale est exigée. Avant et après l’exploitation, le directeur provincial des forêts doit arriver sur terrain et compter le nombre des sacs et délivrer une autre attestation. Enfin, si le vendeur n’est pas propriétaire du boisement, il doit présenter une attestation de son propriétaire. « Tous ces documents sont gratuits », révèle Alphonse Niyongabo. Tout ce train de mesures vise à éviter les tricheries et les pratiques de corruption.
Le Burundi risque d’être désertique. Seulement 5 % de la superficie nationale est occupée par des forêts alors que les prévisions parlent de 18%. Pourtant, d’après les transporteurs des camions, les procédures instituées par les pouvoirs publics sont très longues, et susceptibles de favoriser la corruption. Ce qui pousserait les charbonniers à hausser le prix du charbon dans les milieux urbains jusqu’à plus de 60.000Fbu par sac.