Delphine Birman a soutenu cette thèse le 12 septembre 2014.
L’intensification écologique de la production amène la recherche agronomique à observer autrement les systèmes agricoles. Dans le cadre d’une approche intégrée associant l’agronomie, l’écologie du paysage, et les sciences de l’action, la thèse questionne les logiques d’action à l’œuvre dans les pratiques agricoles au niveau d’un territoire agricole
en matière de contrôle des bio-agresseurs et de gestion de la fertilité des sols.
Sur le territoire agricole de Kajulu (Ouest Kenya), caractérisé par une densité de population supérieure à 1100 hab km-2, les Luos mettent en œuvre une grande diversité de pratiques selon l’espèce cultivée, la vocation de la production (alimentaire, commerciale ou industrielle), et la localisation de cette production. Par ailleurs, ils perpétuent des
règles coutumières quant à l’organisation de l’espace agricole et l’attribution des terres, en fonction de l’âge et du sexe des individus au sein de l’exploitation.
Dans ce contexte particulier, nous émettons l’hypothèse que l’accès à la terre et la structure spatiale des espaces cultivés sont des facteurs déterminant des logiques d’action à l’œuvre au sein du territoire. Les logiques d’action qui nous intéressent sont celles de l’individu, sur les espaces agricoles dont il est gestionnaire, selon (i) les liens
qu’il entretient avec les institutions de recherche, les marchés et les réseaux locaux d’échange de matières et de connaissances, et (ii) le contexte local de l’action, auquel nous accédons par l’analyse du paysage et les savoirs qu’ont les agriculteurs de leurs parcelles et de son environnement et qu’ils mobilisent dans leurs pratiques agricoles. L’analyse des données recueillies nous permet de discuter de la diversité des techniques culturales appliquées dans un espace hétérogène et densément peuplé, et notamment de la propension des agriculteurs à l’innovation agro-écologique.
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