L’ONG internationale de protection de l’environnement, Greenpeace, a publié un nouveau rapport en août dernier, dans lequel elle dénonce l’exploitation illégale des forêts en RDC. Le rapport intitulé « Coupez! L’exploitation forestière illégale en République démocratique du Congo – un mauvais scénario », met à nu les effets dévastateurs de la non-application des lois et de l’absence de transparence dans le secteur forestier. Greenpeace Afrique indique que le secteur de l’exploitation forestière se trouve dans un état de « chaos organisé ». « Les compagnies forestières, y compris des multinationales, bafouent systématiquement la loi congolaise, en toute impunité. Cela au vu et au su de tout le monde.», a déclaré Irène Wabiwa, Chargé de campagne Forêts de Greenpeace Afrique.
Ce rapport qui est le résultat de recherches et de visites de terrain menées dans la province du Bandundu, fait état de complicités entre certains autorités politiques (membres du gouvernement, sénateurs, députés) et des opérateurs économiques congolais et étrangers. Toutes choses qui contribuent de façon directe ou indirecte à l’exploitation illégale et scandaleuse des forêts congolaises.
L’ONG reste tout de même optimiste, quant à l’avenir. A condition que le nouveau Règlement Bois de l’Union Européenne (EUTR), entré en vigueur en 2013, soit effectivement appliqué. Lequel règlement interdit la récolte illégale du bois et des produits dérivés négociés sur le marché européen. « Appliqué de manière stricte par les gouvernements de l’UE, cette nouvelle loi peut favoriser des changements positifs en RDC et contribuer à l’arrêt de la destruction des forêts », a souhaité Danielle Van Oijen, Chargé de campagne Forêt de Greenpeace international.
Le directeur de Greenpeace Afrique lance par ailleurs un appel au gouvernement congolais pour qu’il annule tous les permis illégaux actuels. Les autorités doivent intenter des poursuites judiciaires contre les contrevenants, publier tous les contrats d’exploitation forestière, renforcer les mesures anti-corruption, et permettre aux communautés de gérer leurs forêts dans leur propre intérêt, a-t-il martelé.
En rappel, les forêts du Congo constituent le deuxième poumon forestier du monde, après celui de l’Amazonie.
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