Sous la canopée, discrètement, il croît d’abord lentement vers la lumière, redouble sa croissance et la ralentit lorsqu’il parvient enfin à dominer toute la forêt. C’est là qu’il devient ‘’ l’arbre qui cache la forêt’’
Arbre à identifier
Le Moabi ou BAILLONELLA TOXISPERMA, est effectivement l’un des plus grands arbres des forêts tropicales humides. Il surplombe la canopée jusqu’à près de 70 mètres de hauteur avec un fût de plus de 5 mètre de diamètre, droit cylindrique, plus ou moins évasé à sa base, et une large cime en parasol composer de feuilles simples regroupées en rosettes au bout des branches. Ses fruits sont verts jaunâtres, mats, à pulpe jaune, ronds de 5 à 20 Cm de diamètre et contiennent jusqu’à plus de trois graines à cicatrice bombée, de couleur brune, luisante, mate et rugueuse. Et son bois va du brun rosé du brun-rouge plus ou moins foncé et finement veine.
Arbre à localiser
Le Baihonella Toxisperma est l’unique espèce des sapotacées qui ne pousse que dans les forêts humides du bassin du Congo. On le nomme Moabi en Angola et au Congo, mais aussi Adjap ou Ayap au Cameroun et en Guinée équatoriale, Adza ou Mfoi au Gabon, Muamba jaune en RDC, ou encore Dimpampi au Congo.
Arbre Centenaire
Le Moabi atteint sa maturité que vers 50 ans, et lui faut environ 600 ans pour atteindre une hauteur de près de 60 mètres et environ 260 ans pour un diamètre de 1mètre.
Arbre de vie
Le Moabi est un arbre important pour les hommes et certains animaux de la forêt.
La pulpe sucrée de ses fruits est appréciée par certains animaux comme les éléphants, le rat géant d’Emin ou même les chimpanzés et les potamochères, mais surtout par les populations locales.
Ses graines crues sont très toxiques, mais une fois séchées, pilées, bouillies et pressées, donnent une huile alimentaire riche en acide palmique. On obtient aussi après une seconde opération un beurre proche de celui du karité utilisé en cométique.
On extrait de l’écorce du Moabi des remèdes contre plusieurs maladies.
Certaines populations locales considèrent le Moabi comme un arbre sacré. On le vénère, on ne peut l’approcher sans impunité et on l’utilise pour des pratiques magiques ou dans la sorcellerie, ou tout simplement comme point de repère pour s’orienter dans la forêt.
Arbre de profit
L’huile et beurre tirés des graines du Moabi sont très appréciés. L’industrie cométique française en reconnait même la valeur. Donc vendus, ils rapportent des revenus aux villageois.
Le bois du Moabi exploité industriellement coûte environ 150 euros par mètre-cube. Sa demande sur les avait même déjà doublé son exploitation vers 1998, principalement au Gabon ( 39.724 m3 ), le Cameroun ( 35.000 m3 ) et plus ou moins en Guinée équatoriale et en République du Congo
Arbre menacé
Le Moabi est un arbre ‘’ vulnérable’’ selon la liste rouge des espèce menacées de l’UICN.
Sa vulnérabilité est d’abord du fait de sa estimés à 270 euros, tous les 3ans. Et en 10ans, ses venus seraient largement supérieurs à ceux de l’abattage d’un moabi de 100 cm, soit de 260 ans. Il ya aussi des efforts de réimplantation qui se mènent : 389 hectares de Moabi ont déjà été planté au Cameroun.
Arbre médicinal
Parmi les 50 différentes utilisations récence du Moabi, figurent en bonne place ses propriétés médicinales, comme par exemple :*
- L’huile et beurre du Moabi, appliqués par massage, soulagent les douleurs et les rhumatismes ;
- Son écorce, en décoction ou en infusion, appliquée par bain de bouche ou corporel ou par purge, soigne entre autres le mal de dent, du dos, les rhumatismes ou les hémorroïdes.
Arbre mystique
Les bantous et les pygmées attribuent au Moabi des pouvoirs magiques et mystiques.
Les pygmées BAKA, l’utilisent pour acquérir par exemple l’invisibilité. Lors de la célébration du ‘’YOYI’’, une de leurs cérémonies traditionnelles, les sorciers convoitent une potion magique à base de la poudre de l’écorce du Moabi que les chasseurs se recouvrent le corps pour être invisible aux animaux dans la forêt.
Lente régénération. Il n’atteint en effet sa maturité que tard vers 50ans , et de là, il ne donne des fruits que tous les trois ans. Ses jeunes pousses ont besoin de beaucoup de lumière pour se développer, mais ce n’est pas le cas dans l’ombre de la forêt. L’espèce est donc rare et elle a même disparu dans certaines parties de la région
Le Moabi était parmi les 4 Essences les plus coupées en 2003 et son exploitation n’est pas pratiquée de façon durable partout. Ce qui augmente le risque de voir cet arbre disparaître dans une grande partie de sa zone de localisation dans les 10 à 20ans à venir.
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