Le Climate Change Performance Index (CCPI) est paru le 8 décembre 2014 à Lima, au Pérou, en pleine CdP20. Publié par Germanwatch et le Réseau action climat Europe, le document pourrait permettre d’appuyer les débats et décisions qui prennent place à l’occasion de cette conférence majeure et déterminante dans le processus d’accord sur le régime climatique post-2020.
Pour rappel, le CCPI classe annuellement et depuis dix ans les 58 pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre de la planète (responsables de 90% des émissions de CO2 globales). Dans ce classement sont pris en compte : l'évolution des émissions, le développement des énergies renouvelables et les efforts réalisés en matière d'économies d'énergie. Globalement, l’image donnée par ce classement est assez sombre car aucun pays ne réalise les efforts nécessaires pour atteindre l’objectif d’un réchauffement climatique limité à deux degrés. Raison pour laquelle les trois premières places du classement, correspondant aux pays les plus vertueux d’un point de vue climatique, ne sont jamais attribuées.
Notons tout de même que le Danemark occupe, tout comme l’an dernier, le haut du classement grâce à ses efforts en matière de développement de l’énergie éolienne. Le pays est en effet sur la bonne voie d’atteindre ses objectifs de 50% d’éolien dans sa consommation d’électricité totale d’ici 2020. La Suède, qui monte d’une place par rapport au dernier classement et qui talonne le Danemark, est récompensée en raison de l’accent mis sur la suppression progressive des chauffages à gaz et à mazout.
Au bas du classement, on retrouve – comme dans les classements précédents - l’Arabie Saoudite, dont l’économie fonctionne toujours presque entièrement sur les combustibles fossiles, mais aussi -au niveau des pays industrialisés- l’Australie et le Canada. Le nouveau gouvernement australien a en effet annulé les politiques climatiques en vigueur, perdant ainsi 21 places dans le CCPI et passant derrière le Canada qui était jusqu’alors considéré comme « le pire des pays parmi les nations industrialisées ». Si la tendance actuelle se maintient, le Canada a d’ailleurs très peu de chances de respecter les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’il s’est lui-même fixé (baisse de 17 % par rapport aux niveaux de 2005, d'ici 2020).
La France arrive quant à elle en 12ème position. Même si le pays pourrait paraître bien placé dans ce classement, deux points nous amène à relativiser ce premier constat :
En outre, le « Climate Change Performance Index montre un nouveau "record" des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ». Les auteurs ajoutent que depuis que l’index a été mis en place, ces records ont été franchis presque tous les ans…
[CdP20-climat]
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