La Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie séjourne au Cameroun depuis le 13 avril 2015 et ce, jusqu’au 16 avril sur invitation du président camerounais, Paul Biya. Cette occasion permettra à la patronne de l’organisation d’évaluer avec les plus hautes autorités du Cameroun l’apport de l’OIF dans le développement du pays.
« La coopération et les liens entre la République du Cameroun et l’Organisation Internationale de la francophonie sont riches et fructueux. C’est notamment pour cela que je tenais à me rendre au Cameroun pour mon deuxième déplacement officiel en Afrique depuis ma prise de fonctions ». La déclaration est de Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avant la visite officielle qu’elle effectue en terre camerounaise du 13 au 16 avril. Le pays qui a la particularité d’avoir deux langues officielles, le français et l’anglais, bénéficie de l’attention de la part des instances de l’OIF. Michaëlle Jean est, après Boutros Boutros Ghali en 2000, et Abdou Diouf en 2005, le troisième secrétaire général de l’organisation à fouler le sol camerounais. « En avril et juillet 2011 messieurs Xavier Michel et Remi Sagna, respectivement directeur du bureau régional Afrique centrale et Océan indien (Brac) de l’OIF à Libreville et chef de division de la diversité culturelle, ont effectué des missions au Cameroun. Ces rencontres ont permis aux deux parties de consolider leurs liens de coopération », peut-on lire sur la page web du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex).
Antérieurement membre de l’Agence de coopération culturelle et technique (Acct), ancêtre de l’OIF, le Cameroun va adhérer « relativement tard » à la Francophonie. Cela ne va pas empêcher une densification de la coopération dans de nombreux domaines. Sur le terrain politique, l’OIF a participé à la mise en place d’Elections Cameroon (Elecam), a appuyé la mise en place du Conseil constitutionnel et de la biométrie, l’organisation en charge de la gestion des scrutins au Cameroun, au respect de ses engagements a pris part en ce qui concerne le financement public des partis politiques et des médias, l’aide à l’implémentation du processus de décentralisation. En sus, le Cameroun est partie prenante à tous les accords internationaux établis sous l’égide de l’Oif, notamment sur le maintien de la paix et sur le respect des libertés.
Coopération économique
Sur le volet économique, L’oif participe à l’amélioration des conditions de vie des populations, avec un accent sur les jeunes et les femmes. Le Cameroun a ainsi bénéficié de nombreux financements de la part du Programme spécial de développement, remplacé depuis 2009 par le Programme francophone d’appui au développement. « Avec l’économie la plus diversifiée parmi les pays d’Afrique centrale, le Cameroun peut jouer un rôle important dans la mise en œuvre de la nouvelle stratégie économique pour la Francophonie. À ce titre, je tiens à ce que l’Organisation internationale de la Francophonie et le Cameroun intensifient davantage leur collaboration dans tous les domaines y compris en matière de coopération économique et de développement durable », a indiqué la secrétaire générale, qui avait fait campagne en mettant en avant son élection courant novembre 2014, sur le positionnement économique de l’OIF.
Le domaine culturel et celui de l’éducation sont sans doute la vitrine de la coopération entre la Cameroun et la Francophonie. L’Université de Yaoundé II abrite le campus numérique de la Francophonie, de même que l’Institut panafricain de gouvernance universitaire. L’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) offre à ses étudiants une Chaire Senghor sur la « Francophonie et la mondialisation ». Le programme de volontariat de la Francophonie a offert 18 places à de jeunes Camerounais pour des expériences de mobilité internationale en 2011. En 2012, ils étaient 11, et 05 en 2013. La visite de Michaëlle Jean au Cameroun va donner l’occasion de revisiter les domaines d’intervention de l’OIF, et probablement d’explorer les moyens de les densifier.
Au cours de sa visite, Michaëlle Jean visitera l’Institut international de Relations internationales du Cameroun, donnera une conférence de presse, tiendra de nombreuses séances de travail avec les officiels Camerounais impliqués dans les questions de développement. Le clou de cette visite est l’audience que lui accorde le président Camerounais, Paul Biya.
Avec Le Messager
