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Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN): les Pays africains relèvent le défi (expert)


Interview avec M. Tosi Mpanu Mpanu

 

M. Tosi Mpanu Mpanu (photo) est un expert-formateur à « l’atelier régional de formation sur le support méthodologique pour l’élaboration des Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN) dans le cadre d’un processus national inclusif et multi-acteurs » organisé par l’IFDD du 14 au 16 avril 2015 à Dakar, Sénégal.

*        Quelle analyse faites-vous du processus d’élaboration des supports méthodologiques sur les CPDN ?

Je pense qu’il s’agit en général d’un défit parce qu’il s’agit de quelque chose de nouveau, que personne ne maitrise parfaitement. Donc je pense que par exemple l’année dernière la discussion était : Est ce que ce processus d’élaboration devrait tenir compte d’une composante adaptation climat ? Nous avons eu la confiance de Lima qui a donné les clarifications. Aujourd’hui on sait que ce processus doit tenir compte doe l’adaptation en plus de la composante atténuation. Donc je dirai que c’est un défi que les pays de l’Afrique de l’Ouest et de manière générale les pays africains sont entrain de relever et de progresser relativement vite.

*        Aujourd’hui il y a une formation sur les supports méthodologiques lies à l’élaboration des CPDN, est ce que les Etats sont vraiment engagés d’ici le courthorizonde Paris à présenter quelque chose ?

Je crois qu’en tant que pays et en tant qu’Etat nous devons être cohérents avec nous même. La décision d’élaborer les CPDN a été prise en novembre 2013 à Varsovie et cette décision a été confirmée en Décembre 2014 à Lima. Donc nos Etats qui sont 195 parties à la Convention des Nations unies sur le climat ont pris cet engagement de faire leurs contributions. Il faut donc qu’on puisse respecter cet engagement. Et je pense que les pays, en avançant vers Paris, sont animés de cet objectif et essayent donc de produire ces contributions. Il ne s’agit pas forcement de réinventer la roue même si on essaye de comprendre en quoi consiste les contributions.Mais nous avons à notre disposition un certain nombre d’outils, et de projets qui sont en cours, des documents que nos pays ont préparés et mis à jour depuis des années tels que les communications nationales, les rapports biennaux, les NAMA, les projets MDP, les programmes d’actions nationaux pour l’adaptation (PANA), les plans nationaux d’adaptation, des évaluations des besoins technologiques. Toutes ces choses font qu’aujourd’hui nous avons des outils qui peuvent nous permettre rapidement d’évaluer quel type de contribution nos pays peuvent apporter dans la lutte contre les changements climatiques.

*        Est-ce qu’il y a un lien établi entre les CPDN et les mécanismes de flexibilité du Protocol de Kyoto ?

Oui il peut avoir un lien dan le sens où un pays qui veut donc apporter sa contribution à l’effort global de lutte contre les changements climatiques, peut en plus de ses efforts nationaux, financer certains autres efforts à travers le recours aux mécanismes de marché. Mais à ce moment c’est déplacer un peu l’effort puisque la réduction se fait dans un autre pays mais le pays paye pour cette réduction là, donc la contribution du pays n’est plus tellement en termes d’atténuation mais de financement puisque l’atténuation est faite ailleurs. Mais en termes global des émissions de gaz à effet de serre il y a une réduction, donc des pays peuvent effectivement recourir aux mécanismes de marché comme le MDP mais il faudrait qu’on limite ce recours de telle sorte que ces pays puissent d’abor donner priorité aux efforts nationaux et ensuite voir comment ils peuvent avoir recourt aux mécanismes de marché.

*        Est-ce que les Etats aujourd’hui trouvent des opportunités pour vraiment s’engager dans l'élaboration de ses CPDN ?

Il ne faut pas qu’on voit ce mécanisme de CPDN comme étant seulement un fardeau mais faut vraiment identifier quelles sont les opportunités que l’on peut trouver. Déjà dans la préparation des CPDN il y a différents appuis financiers que l’on peut recevoir de la part de certains bailleurs et partenaires techniques, il y a la coopération Allemande GIZ, la coopération Française l’AFD qui appuie les pays dans l’élaboration de leurs contributions. Il faut également identifier certains potentiels de réduction et conditionner ce potentiel de réduction en disant que moi en tant que Sénégal, en tant que Mali, en tant que Gambie : « je suis prêt à faire tel type de réduction de mes émissions et j’irai au-delà », dès lors que j’aurai un financement adéquat ou un transfert de technologie ou un renforcement de capacités. Donc ces contributions peuvent nous aider effectivement à identifier des possibilités d’aller au-delà, dés lors que nous les conditionnons en appuiadéquat.

Ousmane Gning/Enda Energie

[CdP21-climat]

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