L'ampleur du financement sera un élément clé de la création et de la mise en œuvre d'un programme de développement ambitieux pour l'après-2015, a déclaré samedi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, tout en rappelant que le temps de l'action mondial pour les peuples et la planète était venu.
« Notre objectif est d'éradiquer la pauvreté et de parvenir à une prospérité partagée », a dit le Secrétaire général en visite à Washington, lors d'une réunion du Comité international monétaire et financier du Fonds monétaire international #FMI#.
« Réalisée judicieusement, cette transformation ne se fera pas au prix de la croissance économique », a poursuivi M. Ban. « En effet, elle peut être un catalyseur pour une croissance plus verte, plus durable et plus équitable. En tant que dirigeants des finances publiques, vous pouvez aider à planter les graines de cette transformation ».
Les négociations devant aboutir à un programme de développement pour l'après-2015 seront marquées par deux événements majeurs, a ajouté le chef de l'ONU, se référant au Sommet spécial de l'ONU qui aura lieu pour une période de trois jours en septembre à New York et aux négociations sur le climat censées intervenir en décembre à Paris.
Pour chacun de ces deux événements, a-t-il observé, le financement sera « déterminent », de même que l'établissement d'un cadre de financement climatique mondial ambitieux et global afin de « stimuler l'investissement, favoriser la croissance inclusive à faible émission de carbone et créer des emplois décents ».
« Nous avons besoin d'une trajectoire crédible pour réaliser l'objectif de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020, ainsi que pour rendre opérationnel le Fonds vert pour le climat. Cet engagement a été fait en 2009 lors du Sommet climatique de Copenhague », a expliqué M. Ban. « Nous avons seulement mobilisé 10 milliards de capitalisation initiale pour le Fonds vert pour le climat. J'espère vraiment qu'il y aura une trajectoire, un chemin, qui sera présenté aux États membres ».
Le Secrétaire général a insisté sur le fait que les secteurs public et privé devaient s'unir afin de créer des mesures incitatives et des cadres réglementaires capables de favoriser la croissance et le développement durables à long terme. En outre, a-t-il dit, la création d'un environnement international propice doit s'accompagner d'une gouvernance économique mondiale appropriée.
« L'adoption d'une approche holistique de financement pour le développement durable ne peut être effective qu'avec votre soutien actif », a insisté M. Ban.
« Travaillons ensemble durant cette année charnière en faveur d'une action mondiale pour construire un monde véritablement plus sûr et plus durable pour tous », a appelé de ses vœux le Secrétaire général.
Par ailleurs, dans une série de remarques livrées séparément devant le Comité de développement du FMI, M. Ban a réitéré l'importance d'institutions comme le FMI, le Groupe de la Banque mondiale et les banques de développement régional des Nations Unies pour la mise en œuvre du programme de développement pour l'après-2015.
« Il est essentiel de renforcer la coopération au sein du système multilatéral pour forger un paquet complet de moyens de mise en œuvre », a déclaré à cette occasion le Secrétaire général. « Cela signifie que nous avons besoin d'un changement de paradigme dans le financement du développement durable ».
M. Ban a ensuite insisté sur ce qu'il a décrit comme les « six principes directeurs » qui, selon lui, aideront la communauté internationale à réaliser les objectifs souhaités, à savoir mobiliser des ressources ; attirer les fonds publics et privés ; développer de nouveaux instruments et politiques visant à accroître le financement non concessionnel, et plus efficacement, à mélanger les financements concessionnels et non concessionnels du secteur public ; mobiliser le financement climatique ; renforcer la qualité du financement privé; et faciliter le transfert de technologies appropriées comme moyen non-financier de mise en œuvre.
Communiqué de l'ONU (732 hits)