La Conférence de l’ONU sur le climat (COP 21) réunira 195 pays à Paris en décembre 2015. Etape clé pour l’action climatique, elle mettra à l'ordre du jour un engagement primordial : maintenir le réchauffement climatique à venir sous la barre des 2 °C. La France va être en première ligne en acceptant le leadership mondial d'un enjeu planétaire. Alors que le gouvernement entre finalement dans la partie avec la loi sur la transition énergétique, de nombreux aspects de ce processus sont encore ignorés par de nombreux français. Parmi les solutions, le gaz - la moins nocives des énergies fossiles - semble s'imposer comme l'énergie de transition évidente pour le pays.
Après une longue attente, le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte a été définitivement adopté par les députés, mercredi 22 juillet dernier. Avec ce texte, la France pourra s’afficher comme exemplaire en accueillant la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21) en décembre. Il s'agit de la 11eme conférence des parties siégeant en tant que Réunion des parties au protocole de Kyoto (CRP-11). Selon le comité organisateur, l'objectif de cette conférence est "d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser/d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone."
Alors que cet accord est censé entrer en vigueur en 2020, plusieurs voies sont envisagées afin de "verdir" la production énergétique mondiale, ceci petit à petit. Il s'agit en effet d'une transition et non d’une révolution énergétique, ce qui implique un changement progressif, s'appuyant sur les énergies actuellement utilisées. La solution parfaite n'a pas encore été trouvée, et à ce point, le processus est encore expérimental. Alors quels sont les sentiers aujourd’hui empruntés pour transformer profondément les économies et les modes de vie ?
Un cocktail d’énergie pour se libérer des énergies fossiles
Le débat se résume généralement - à tort - à une comparaison des différentes options : plus ou moins de nucléaire, pour ou contre l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels ou encore recourir à telle énergie renouvelable ou à telle autre. Cette mentalité de concurrence fait preuve d'une incompréhension majeure des enjeux auxquels nous faisons face. La transition énergétique se fera avec un cocktail d'énergies et de mode de production, progressivement adaptées pour se libérer des énergies fossiles.
"Il est important de resituer le problème du développement de nouvelles énergies dans le contexte de la double contrainte du développement énergétique durable à long terme, lié à la lutte contre le changement climatique, et de la raréfaction des sources d’énergie conventionnelles", affirme l’économiste Patrick Criqui, du laboratoire Pacte-Edden. Or, malgré des progrès flagrants dans l'exploitation des sources renouvelables d'énergie telles que l’éolien, le solaire ou la biomasse, il n’existe à court et à moyen terme aucune solution de substitution totale aux énergies fossiles.
"Actuellement, dans les grands pays industriels, le solaire photovoltaïque et l’éolien ne peuvent à eux seuls assurer une production électrique répondant de manière satisfaisante à la stabilité ou, au contraire, aux fluctuations de la demande", précise Alain Dollet, directeur adjoint scientifique de l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes, chargé de la cellule Énergie du CNRS. Plusieurs scénarios émergent pour organiser la mutation du panel énergétique hexagonal, et la communauté scientifique semble dans sa grande majorité pencher vers le recours accru à une énergie pilier lors de ce processus du fait de son coût réduit et de son impact écologique restreint : le méthane, plus connu sous le nom de gaz naturel.
Le gaz naturel, la solution de transition
1 kWh produit avec du méthane n’émet que 400 grammes de CO2. Le pétrole et le charbon en émettent de leur côté respectivement 600 et 800 grammes, en plus des suies et des particules fines. Le gaz naturel, relativement facile à stocker et à distribuer, est une source d’énergie polyvalente et mobilisable à tout moment, ce qui en fait le relais idéal des énergies éoliennes et solaires, par nature intermittentes. Il peut également pallier le manque d’énergie, notamment lors des pics de consommation électrique.
Le réseau gazier français actuel à une capacité de 25 térawattheures d'énergie sous forme d'hydrogène, en incorporant 6 % d'hydrogène dans le méthane. Il est aujourd'hui possible de jouer sur la complémentarité entre les réseaux en convertissant de l'électricité en hydrogène ou en gaz. Le réseau gazier pourrait ainsi stocker les excédents de production des énergies renouvelables électriques. La reconversion du gaz en électricité, si la demande électrique l'impose, ne posant aucun problème.
Dans un avenir proche, la consommation énergétique de la France reste à 70 % dépendante des énergies fossiles importées, et de toutes, le gaz demeure de loin le moins coûteux. La performance comparativement bonne de la France en matière d’émissions de GES ne doit masquer ni la nécessité, ni l’urgence d’agir. A l’occasion de la COP21 qui se tiendra en décembre prochain à Paris, il semble nécessaire de rappeler le rôle crucial que le gaz sera amené à jouer dans la transition énergétique.
Sources :
La transition énergétique, une chance pour le gaz ?
http://www.actu-environnement.com/ae/news/transition-energetique-reseau-gaz-20846.php4
Le gaz, énergie de la transition ? | CNRS Le journal
https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-gaz-energie-de-la-transition
L'age d'or du gaz au XXIe siècle
http://gaz-de-houille.over-blog.com/2014/09/l-age-d-or-du-gaz-au-xxie-siecle.html