Par Larbi Aziz, Enseignant-chercheur, Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, Maroc et Widad Sadok Ingénieur agronome, Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, Maroc. Article paru dans la Revue de géographie alpine.
Résumé :
Au Maroc les zones de montagne s’étendent sur près de 26 % du territoire national et abritent 30 % de la population. Elles renferment de nombreuses potentialités agricoles, forestières, pastorales et minières. Les systèmes de production dans ces zones sont caractérisés par une diversification des cultures. Toutefois, ces zones sont devenues vulnérables aux effets du changement climatique. Pour appréhender ces effets auprès des populations montagnardes, nous avons effectué une étude au niveau de l’Anti-Atlas dans la zone de Taliouine. Nous avons analysé la vulnérabilité des productions végétales au changement climatique et avons relevé les formes d’adaptation adoptées par les agriculteurs. Nous avons travaillé sur le safran, culture exigeante en eau mais la plus rentable dans la zone.
Nos résultats montrent que la majorité des enquêtés ont senti des variations au niveau du climat de la région : irrégularité des précipitations se traduisant par une diminution en quantité et une mauvaise répartition sur l’année, élévation de la température, réduction de la période de froid et diminution de la quantité des neiges. Ces variations se sont répercutées sur la culture du safran et sur sa productivité. Pour faire face à ces effets, les agriculteurs ont adopté différentes stratégies : la gestion et l’utilisation de l’eau, la diversification des activités agricoles, l’augmentation de la part de l’activité non agricole dans la formation du revenu et la migration saisonnière.
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