En direction de la Cop21 qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, le ministère de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables a produit la note publiée ci-dessous, à travers laquelle il explique les options du Sénégal en matière d’énergies renouvelables. Ces options du gouvernement traduisent l’engagement du Sénégal pour ces énergies non polluantes et évalue les progrès déjà accomplis dans ce sens et les projets déjà ficelés dont la mise ne devrait tarder. A la Cop21, le Président Macky Sall conduira une importante délégation pour y défendre les postions du Sénégal et de la Cedeao en matière d’environnement.
Bien avant que la question des énergies renouvelables ne soit élevée au rang de priorité au niveau mondial, le Sénégal a entrepris de travailler sur le financement conséquent des infrastructures à même de rendre disponible le potentiel hydroélectrique de la sous-région ouest africaine.
En effet, le Sénégal est membre fondateur, en 1968, de l’Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal (Oers) qui a donnée naissance, en 1972, à l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs), ainsi que de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (Omvg) qui a vu le jour en 1978.
Notre pays, dont l’approvisionnement en énergie moderne dépend fortement des importations en produits pétroliers, reste vulnérable aux fluctuations du prix du baril et des crises répétitives sur le marché international. En 2013, près de 57% des revenus d’exportation ont servi à couvrir l’approvisionnement du Sénégal en produits pétroliers pour un montant de 708 milliards de francs Cfa.
Afin de réduire cette dépendance, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall, a décliné une nouvelle politique énergétique, pour le secteur à l’horizon 2017 dont l’un des axes majeurs porte sur la diversification des sources d’énergie avec une priorité accordée au développement des énergies renouvelables. A cet effet, la part des énergies renouvelables dans la capacité de production d’électricité à l’horizon 2017 est fixée à 20%.
A cet effet, les cadres institutionnel, législatif et réglementaire ont été renforcés par la création d’un département ministériel en charge du développement des énergies renouvelables et la promulgation de deux lois d’orientation relatives, d’une part aux énergies renouvelables, et d’autre part à la filière des biocarburants, en vue de booster leur développement.
Aussi, dans le but de promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables dans tous les secteurs d’activités, il a été créé, en 2013, l’Agence Nationale pour les Energies Renouvelables (Aner).
En ce qui concerne les projets en cours, il convient de noter :
- la mise en service d’une puissance cumulée de 310 MW en énergies renouvelables dont 150 MW en éolienne et le reste en énergie solaire dans le plan de production d’électricité de Senelec pour le court et le moyen terme (2016-2019);
- le lancement d’un appel d’offres au courant de l’année 2016 pour un projet solaire d’une capacité de 50 MW à 100 MW avec l’appui de la Société Financière Internationale (SFI) et de la KFW de la République Fédérale d’Allemagne, qui ont déjà manifesté leur intérêt à accompagner l'Etat du Sénégal pour sa mise en œuvre ;
- une large place réservée au solaire dans le cadre du programme national d’électrification rurale avec la réalisation de mini-réseaux solaires ou hybrides dans 392 villages éloignés du réseau. A terme, une puissance cumulée de 50 MW pourrait être installée au niveau de localités situées très loin du réseau.
- la généralisation de l'éclairage public solaire avec le programme national qui va concerner l’ensemble des 45 départements du pays pour plus de 50 000 lampadaires solaires.
- la politique de promotion des combustibles domestiques de substitution avec l’utilisation du biogaz à travers l’installation de 10 000 biodigesteurs durant les trois années à venir.
En plus des projets nationaux du plan de production au niveau du solaire et de l’éolienne, il est attendu pour l’hydroélectricité, la mise en service, en 2021, de la centrale hydroélectrique de Gouina, par l’Omvs, pour laquelle le Sénégal bénéficiera d’une puissance de 46 MW et la mise en service de la centrale hydroélectrique de Sambangalou, par l’Omvg, pour une puissance de 128 MW, dont 48% seront réservés au Sénégal. La centrale hydroélectrique de Kaléta (République de Guinée), d’une puissance de 240 MW, est mise en service. Les lignes de transport d’évacuation, à construire à partir de 2016 dans le cadre de l’OMVG, seront mises en service en 2019 permettant ainsi au Sénégal de prendre 48 MW du quota que la République de Guinée a décidé de céder à l'Omvg. A ce jour, les barrages de Manantali (200 MW) et, plus récemment Félou (60 MW) sont en exploitation.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat impulse et suit de près le développement des énergies renouvelables. Ce qui s’est déjà matérialisé par l’installation qu’il a instruite, d’une centrale de 2 MW au niveau du Centre International de Conférence Abdou Diouf (Cicad) à Diamniadio.
Aussi, il a rencontré ces derniers temps la société civile, des investisseurs, des scientifiques, des banquiers, des diplomates etc. pour échanger dans le cadre de la consolidation de la position africaine et sénégalaise pour le développement des énergies renouvelables.
Babacar Bachir SANE
Source : lesoleil.sn
[CdP21-climat]
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