Les montagnes couvrent 22% des terres émergées de la planète et abritent près de 915 millions de personnes, soit 13% de la population globale. Afin de souligner l’importance du développement durable des montagnes, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 11 décembre comme étant la « Journée internationale de la montagne » avec un sujet spécifique. Le thème choisi cette année a été « Promouvoir les produits de montagne ».
Lors d’une interview accordée à la Radio des Nations Unies, Thomas Hofer, Coordinateur du secrétariat du Partenariat de la montagne, souligne que « la situation économique des peuples de montagne, en grande partie des agriculteurs familiaux, est beaucoup plus complexe que celle dans d'autres régions. Ils subsistent grâce à des activités très diversifiées. Ils ont développé des systèmes de production uniques, résilients et durables adaptés à leurs environnements locaux qui favorisent la production de produits et de services de niche spécifiques à la montagne. Souvent ce sont des produits de haute qualité qui sont beaucoup recherchés dans les villes ».
Les zones de montagne font face à plusieurs contraintes. Thomas Hofer explique qu' « elles sont des zones qui sont souvent considérées comme marginales, surtout dans les pays où elles sont juste une partie du territoire, et sont généralement moins connectées ». Leurs habitants ont moins de possibilités d'avoir accès aux centres de santé et d'éducation et ils ne sont pas impliqués dans les décisions politiques nationales. « De l'autre côté – continue-t-il – il y a aussi les problèmes liés au changement climatique qui a un impact très fort sur les écosystèmes de montagne, notamment en provoquant la diminution de la surface des glaciers avec une augmentation des risques naturels ».
Finalement, aussi la mondialisation comporte plusieurs défis. « Premièrement, le marché global exige des volumes de production des plaines et les populations de montagne n'arrivent jamais à atteindre cette dimension. Deuxièmement, ces populations sont confrontées à une migration assez forte, surtout au niveau des jeunes qui sont impliqués dans des activités qui sont généralement loin des zones de montagne » conclut Thomas Hofer.
Selon un nouveau rapport rédigé par la FAO en collaboration avec le Partenariat de la montagne, si on compare la situation dans l'année 2000 avec celle de 2012 il y a une augmentation de 30% des personnes, soit 329 millions, qui sont vulnérable sous diffèrents critères, à commencer par l'insécurité alimentaire. « Si on regarde la moyenne dans les zones en développement – souligne le Coordinateur du Partenariat – il y a une personne sur huit qui est potentiellement vulnérable, proportion qui passe à une sur trois dans les zones de montagne ».
Du côté de la mobilisation et de la sensibilisation, la FAO soutient le travail du Partenariat de la montagne, qui aujourd'hui compte plus de 260 membres représentant 56 gouvernements et beaucoup d'organisations de la société civile, afin de s'assurer que les aspects de la montagne sont considères et inclus dans les négociations globales. « Par exemple, on a réussi à faire inclure dans le document final des Objectifs de développement durable (ODD), trois sous-objectifs spécifiques et pendant la Conférence sur le changement climatique de Paris, COP21, on a organisé un side event pour sensibiliser les délégués sur les aspects de la montagne spécifiques au changement climatique » explique Thomas Hofer.
Finalement, le Coordinateur souligne qu' « il est très important que les pays accordent plus d’attention aux zones montagneuses. C’est une attention politique qui est nécessaire, ainsi qu’un investissement dans les montagnes dans leur ensemble. Ça serait un investissement global parce que finalement 60 pour cent de l'eau douce viennent des zones de montagne ».