A l'occasion de la Journée internationale des forêts, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé lundi un nouveau programme ayant pour objectif de renforcer le rôle des forêts afin d'améliorer la qualité de l'eau et son approvisionnement.
Le programme, qui se concentre principalement sur la relation étroite entre les forêts et l'eau, sera axé sur les différents moyens d'améliorer la sécurité de l'eau dans huit pays ouest-africains : la Gambie, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone, a précisé la FAO dans un communiqué de presse.
L'agence onusienne travaillera avec les communautés locales pour les sensibiliser sur les interactions entre les forêts et l'eau et pour les aider à intégrer la gestion forestière dans leurs pratiques agricoles afin d'améliorer l'approvisionnement en eau.
« Les défis sont nombreux mais l'objectif est clair : s'assurer de la gestion durable des forêts et des ressources d'eau sur la terre », a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, dans son intervention lors de la cérémonie d'ouverture de la JIF. « Promouvoir la restauration des forêts et éviter leur disparition nécessitera une augmentation importante du financement qui devra être plus innovant, avec notamment des fonds privés et des investisseurs traditionnels dans les années à venir ».
Le programme débutera par la mise en place d'un cadre de suivi forêt-eau afin d'aider les pays à évaluer les bénéfices potentiels des forêts en termes de ressources hydriques. Cela impliquera le développement d'une série d'indicateurs de suivi appropriés et de méthodes de terrain afin d'identifier quelles interventions d'aménagement forestier ont eu pour conséquence l'amélioration de la qualité de l'eau et de son approvisionnement.
Ces données seront ensuite utilisées pour développer des pratiques plus appropriées et des politiques visant à libérer pleinement le potentiel des forêts afin d'améliorer l'approvisionnement en eau.
Ce cadre de suivi sera expérimenté dans les montagnes du Fouta Djallon, en Afrique de l'Ouest, avec des activités sur le terrain qui ont déjà débuté ce mois-ci.
Le projet, soutenu par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) est conjointement mis en œuvre par la FAO, l'Organisation des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Union Africaine (UA).
A l'occasion de la Journée internationale des forêts, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussi souligné le rôle joué par les forêts dans l'approvisionnement en eau.
« Les bassins versants forestiers fournissent les trois quarts de l'eau douce utilisée par les exploitations agricoles, les industries et les particuliers », a-t-il noté dans un message.
« À Bogota, Durban, Djakarta, Madrid, New York et Rio de Janeiro, et dans beaucoup d'autres grandes villes, l'eau potable provient en grande partie de zones forestières. Quand on protège et qu'on restaure les bassins versants forestiers, on peut faire des économies dans la construction de nouvelles infrastructures de purification de l'eau », a-t-il ajouté.
Selon M. Ban, à mesure que la population mondiale croît et que les besoins en eau augmentent, il devient de plus en plus urgent de protéger les forêts et leurs capacités d'approvisionnement en eau. D'ici à 2025, près de 1,8 milliard de personnes vivront dans des régions en manque absolu d'eau, et les deux tiers de la population mondiale pourraient se trouver en état de stress hydrique.
Selon la FAO, en plus de stimuler l'approvisionnement, les forêts préservent également la qualité de l'eau : on estime que chaque dollar dépensé dans la gestion durable des bassins d'eau des forêts peut faire économiser de 7,5 à 200 dollars sur le coût du traitement des eaux.
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