Un vaste projet d’étude comparative et multidisciplinaire mené au Cameroun, au Kenya et en Argentine révèle « [qu’]en fonction des plantes cultivées vivrières ou de rentes, résistantes à la sécheresse ou non, ou encore plus ou moins sensibles aux variations climatiques, les données climatiques utiles aux agriculteurs varient considérablement selon la région et les pratiques agricoles. Il n’est donc pas possible de fournir la même information à tous les agriculteurs, chaque situation nécessitant une prévision adaptée à leurs besoins spécifiques. Un ajustement qui ne peut se faire que si toutes des disciplines impliquées en climatologie, agronomie, ethnologie, économie, géographie sont mises à contribution. »
Quant à la méthodologie de recherche, le CIRAD, qui fait partie des partenaires au projet et présente la recherche sur son site Internet, indique que : « Les chercheurs ont adopté deux approches complémentaires pour obtenir une meilleure adéquation entre le besoin des agriculteurs et les prévisions climatiques.
Ils ont, d’une part, mené des enquêtes de terrain pour sonder les besoins des agriculteurs en fonction des plantes qu’ils cultivent. Ils ont, d’autre part, analysé les données climatiques pour vérifier si ces besoins pouvaient être satisfaits. Pour cette dernière analyse, ils ont couplé la modélisation du rendement des plantes en fonction des climats et la prévisibilité du climat, en tenant compte non seulement des cumuls saisonniers, mais aussi des caractéristiques intrasaisonnières, comme la phase et la durée moyenne des périodes sèches. »
Des résultats publiés récemment détaillent leurs constats : « Ethnographic context and spatial coherence of climate indicators for farming communities – A multi-regional comparative assessment ».