Des chercheurs de Wageningen UR publient une étude intitulée : « Soil fertility gradients shape the agrobiodiversity of Amazonian homegardens ».
Selon eux, l'importance des potagers familiaux, tant pour la conservation de l'agrobiodiversité, que pour le maintien des processus des écosystèmes agricoles et la sécurité économique et alimentaire des populations rurales à travers le monde, est de plus en plus reconnue. On en sait peu toutefois sur la façon dont la variation des propriétés du sol affecte ces agroécosystèmes. En combinant les données sur le sol avec de vastes inventaires botaniques, les chercheurs ont étudié la façon dont les variations dans l'utilisation et la gestion des sols par les agriculteurs résultent en différences dans la structure, la diversité et la composition floristique des jardins familiaux en Amazonie centrale. Ils ont échantillonné 70 potagers familiaux situés le long d’un gradient (suivant la classification de la FAO) allant des ferralsols, des sols à faible fertilité, aux terres sombres amazoniennes (terra preta), à savoir des sols fertiles anthropiques créés par les populations précolombiennes il y a au moins 500 ans.
Bien que les différences dans la texture du sol soient naturelles, les chercheurs ont observé que l’hétérogénéité dans la fertilité des sols est en grande partie le résultat des transformations du sol aux époques précolombiennes et modernes. Leurs résultats montrent que l'utilisation des sols par les agriculteurs pour la création de ces potagers découle des variations naturelles et anthropiques dans les propriétés du sol. L'enrichissement du sol aux époques précolombienne et moderne augmente l'hétérogénéité du sol dans le paysage, ce qui entraîne de forts gradients de fertilité des sols, lesquels façonnent l'agrobiodiversité des potagers familiaux amazoniens actuels.
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