Le Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB) est sans nul doute le second plan ambitieux en matière de développement du secteur de l'éducation au Burkina Faso. Sa mise en œuvre est faite à travers des programmes et sous-programmes visant l’atteinte d’un certain nombre de résultats. Les actions devant contribuer à l’atteinte progressive desdits résultats au cours de la première phase (2012-2015) du PDSEB sont déclinées en sous-activités régulièrement définies dans les plans d’action annuels du MENA et dont le point de l’exécution physique et financière est fait dans le rapport de suivi annuel.
L’élaboration du rapport annuel 2015 de suivi de la mise en œuvre du PDSEB s’est faite dans un contexte marqué par : i) la fin de la transition et l’élection présidentielle du 29 novembre 2015, ii) la mise en œuvre du Programme socio-économique d’urgence de la Transition (PSUT), iii) les mutations institutionnelles suite à la formation du gouvernement le 12 janvier 2016, iv) l’élaboration en cours d’un nouveau référentiel de l’action gouvernementale le Plan national de développement économique et social (PNDES), v) la poursuite de la mise en œuvre des mesures de réformes éducatives convenues dans le cadre du PDSEB, vi) la poursuite du transfert des ressources et des compétences aux collectivités territoriales, vii) la poursuite de la réalisation des infrastructures éducatives avec l’appui des agences MOD, viii) la mise en œuvre des stratégies sous sectorielles[1] de l’éducation de base intégrées au PDSEB.
La mise en œuvre du Programme de Développement Stratégique de l’Education de Base (PDSEB) en 2015 a permis d’atteindre des résultats appréciables et ce, en dépit de la situation sociopolitique au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a eu des répercussions sur le financement et la mise en œuvre des activités du plan d’action 2015 du MENA.
Le programme «Développement de l’accès à l’éducation de base formelle» s'articule autour de six (06) sous-programmes : i) Développement et gestion des infrastructures d’accueil à tous les niveaux, ii) Recrutement du personnel enseignant, iii) Amélioration des conditions de santé-hygiène-nutrition et prévention contre le VIH/SIDA en milieu scolaire, iv) Promotion de l’égalité et l’équité d’accès pour tous, v) Mobilisation sociale et implication des parties prenantes dans le développement du sous-secteur de l’éducation de base et vi) Promotion de l’éducation inclusive à tous les niveaux. Ces sous-programmes sont déclinés en objectifs spécifiques.
En termes de résultats, Au préscolaire, le taux de préscolarisation a augmenté de 0,2% entre 2013 et 2014. Il a légèrement diminué de 0,1% entre 2014 et 2015. Malgré tout, il est en deçà de la cible fixée qui est de 4,6% en 2015. Dans l’enseignement primaire, le TBA global est passé de 92,8% en 2013 à 98,8% en 2015, soit un gain de 6 points de pourcentage. On remarque que cette augmentation est beaucoup plus due à celle du TBA des garçons (8,1%) que celle du TBA des filles (3,9%). En dépit de ces accroissements, le TBA global a manqué de 1,2 points de pourcentage pour atteindre la prévision (100%) en 2015. Quant au TBS, il est passé de 81,3% en 2013 à 83,7% en 2015, mais reste du taux prévu (91,1%), d’où un écart de 7,4 points de pourcentage.
Au titre du recrutement d’enseignants, et conformément au plan de recrutement, 436 professeurs ont été recrutés sur un besoin exprimé de 900 et 2400 IAC recrutés sur une prévision de 4800. La difficulté majeure pour le recrutement des professeurs a été l’insuffisance de candidatures enregistrées, probablement, faute de vivier notamment dans les disciplines scientifiques.
Le programme « Amélioration de la qualité de l’éducation de base formelle » du PDSEB est organisé autour de quatre sous-programmes que sont : la formation initiale et continue du personnel ; le développement et la révision des curricula et programmes d’enseignement / formation ; la promotion du bilinguisme et du multilinguisme ; l’amélioration des apprentissages selon une approche centrée sur l’apprenant. Ces sous-programmes sont déclinés en onze (11) résultats immédiats centrés sur l’amélioration de la performance de l’apprenant avec l’accompagnement de l’enseignant et de la communauté éducative.
La mise en œuvre du programme « Amélioration de la qualité de l’éducation de base formelle » en 2015 a été affectée par les effets néfastes des troubles sociaux, politiques et économiques qu’a connus le Burkina Faso en 2014 et 2015. Le taux d’exécution globale du programme est en baisse, 69% en 2015 contre 82% en 2014. Par conséquent, des actions programmées n’ont pu être réalisées avec pour corollaire des résultats mitigés.
La reforme curriculaire en éducation de base a porté sur l’expérimentation du nouveau curriculum des niveaux 1 du formel et du non formel dans les six régions pilotes que sont la Boucle du Mouhoun, le Centre, l’Est, les Hauts Bassins, le Plateau Central et le Sahel. A ce titre, 250 acteurs expérimentateurs ont été formés. Une stratégie d’intégration des savoirs endogènes dans les nouveaux curricula a été élaborée. Le nouveau programme d’enseignement expérimenté fera l’objet de correction avant le passage à l’échelle nationale. Au niveau de l’EFTP, des programmes de formation dans les métiers certifiés sur la base des référentiels de formation sont élaborés.
La construction du nouveau curriculum a permis de déterminer un volume horaire d’enseignement qui est en train d’être testé pendant l’expérimentation. Ce volume horaire officiel est de 770 heures pour le préscolaire et le primaire, 795 heures au post-primaire et 720 heures au non formel. A cet effet, un référentiel unique de suivi du volume horaire au niveau du MENA est aussi en expérimentation.
Le programme « Développement de l’éducation non formelle » est organisé autour de deux sous-programmes : l’accroissement de l’offre et de la demande en ENF et l’amélioration de la qualité de l’ENF. L’accroissement de l’offre et de la demande en ENF met l’accent sur le développement de la capacité d’accueil des structures d’éducation non formelle et la mobilisation sociale autour des activités d’ENF. L’amélioration de la qualité de l’ENF est axée sur le renforcement des capacités des acteurs ; le développement des programmes et curricula ; la mise à disposition du matériel didactique ; la recherche-action ; l’accompagnement des sortants des structures pour leur insertion socio professionnelle.
Le programme « Pilotage et soutien aux services de l’éducation de base » est organisé autour de six sous-programmes que sont : i) la coordination/gouvernance du sous-secteur de l’éducation de base entre les différents acteurs publics, privés et OSC ; ii) la gestion de la décentralisation du sous-secteur de l’éducation de base ; iii) la mobilisation des ressources et financement de l’éducation de base ; iv) le renforcement des capacités de gestion des acteurs et des structures, et v) la mise en œuvre du suivi évaluation du Programme.
La coordination du sous-secteur a été assurée à travers la tenue régulière des différentes sessions périodiques et statutaires prévues à tous les niveaux (central et déconcentré). Au niveau de la mobilisation des ressources et du financement du sous-secteur, l’année 2015, on note une baisse de la part relative des ressources propres de l’Etat (hors DCIM) allouées au secteur de l’éducation (19,79% en 2015 contre 23,43% en 2014) et subséquemment au sous-secteur de l’éducation de base (13,13% en 2015 contre 15, 30% en 2014).
[1]La promotion des écoles bilingues, la promotion de l’enseignement bilingue franco-arabe et la stratégie de l’éducation inclusive.