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Un futur plus vert pour le Sahel


Journal du CNRS par Louise Lis

Rencontre avec la chercheuse Deborah Goffner, à l’origine de l’ambitieux projet « Future Sahel ». Ce projet, débuté en février par une traversée d’ouest en est du Sénégal, s’inscrit dans le cadre de la Grande Muraille verte, qui a pour vocation de lutter contre la désertification de la zone saharo-sahélienne.

Voici quelques années encore, l’univers scientifique de Deborah Goffner tenait entre blouse blanche et pipettes. En 2012, cette directrice de recherche au CNRS décide, sans que rien ni personne ne l’y oblige, d’opérer un revirement spectaculaire dans sa carrière : après des années de travail, fécondes et reconnues, en biologie moléculaire végétale, elle se risque sur le terrain de l’écologie végétale. Quatre ans plus tard, cette souriante quinqua, entourée d’une équipe de onze scientifiques aux spécialités multiples, preuves vivantes du caractère interdisciplinaire de la démarche, est à la tête d’un projet de recherche financé à hauteur de plus de 280 000%u202Feuros par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Petite anecdote, elle assure que cette rencontre « doit tout » à CNRS Le journal, dans lequel elle a découvert l’existence des Observatoires hommes-milieux internationaux (OHM.I), dont celui de Téssékéré (Sénégal), dirigé par l’anthropologue Gilles Boëtsch depuis sa création.

Le nom de baptême du projet de recherche, « Future Sahel », donne la mesure de son ambition. Il englobe et dépasse les travaux engagés dans le cadre de l’OHM.I, né en 2009 en corrélation avec le projet panafricain de la Grande Muraille verte (GMV). Lancée par onze chefs d’État du continent africain, l’idée d’une Grande Muraille verte traversant l’Afrique du Sénégal à Djibouti et visant à lutter contre la désertification du Sahel progresse à pas lents. De tous les pays concernés, le Sénégal est sans conteste l’un des pays les plus moteurs. La force et la nouveauté de Future Sahel sont d’impliquer à la fois l’Unité mixte internationale du CNRS (ESS) implantée à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, pilier de l’OHM.I, et les promoteurs politiques de la Grande Muraille verte, dont l’Agence nationale de la GMV au Sénégal, qui figure à part entière parmi les partenaires du projet ANR. « Future Sahel ambitionne de fournir des connaissances conceptuelles et expérimentales, un apport qui puisse servir au bien-être des populations sahéliennes grâce au vecteur de transformation que représente la Grande Muraille verte », résume Deborah Goffner...

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