En cette première année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi l'Organisation et la communauté internationale à mettre davantage l'accent sur la défense des droits de l'homme afin d'atteindre les objectifs fixés.
« Les droits humains sont les normes et standards à l'aune desquels les institutions et les gouvernements sont mesurés », a déclaré M. Ban, à l'ouverture d'un débat de deux jours sur les droits de l'homme à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York.
Le Secrétaire général a insisté sur le fait que les droits de l'homme ne devaient pas être perçus comme des idées abstraites ou des aspirations à prendre en compte une fois seulement que la paix et le développement sont atteints. « Ils exigent des actions très spécifiques et concrètes de la part des États et d'autres autorités », a-t-il déclaré.
Bien qu'une partie importante de la population mondiale bénéficie actuellement des progrès économiques, sociaux, culturels et politiques en cours, M. Ban a par ailleurs souligné que, parallèlement, le racisme et le problème des sans-abris augmentent fortement en Europe ; la violence organisée s'est enracinée dans certaines parties d'Amérique latine ; les conflits meurtriers se poursuivent au Moyen-Orient ; et des millions de personnes en Asie souffrent de marginalisation.
« Certains gouvernements restreignent fortement la capacité des gens à exercer leurs droits, en s'attaquant aux libertés fondamentales et en démantelant les institutions judiciaires qui limitent le pouvoir exécutif », a par ailleurs déploré le chef de l'ONU. Il a également dénoncé la tendance à emprisonner des défenseurs des droits de l'homme et à harceler les membres de la société civile et les organisations non-gouvernementales.
Le Secrétaire général a rappelé que les droits de l'homme sont au cœur des 17 objectifs de développement durable (ODD) composant le Programme à l'horizon 2030, qu'il s'agisse de mettre fin à la pauvreté, réduire les inégalités ou promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives.
« En cette première année cruciale de mise en œuvre [des ODD], nous reconnaissons la nécessité de mettre beaucoup plus l'accent sur les droits de l'homme dans tous les aspects de notre travail », a-t-il souligné.
Il a ajouté que les droits humains offrent aux États une marche à suivre clairement définie vers la stabilité et la prospérité. « Ils contribuent à la confiance et à la loyauté, ainsi qu'à des institutions politiques et économiques en bonne santé », a-t-il dit. « Ils sont un élément indispensable de notre quête en faveur d'un monde plus sûr et plus stable, avec de la dignité pour tous ».
Participant également au débat, le Président de l'Assemblée générale, Mogens Lykketoft, a rappelé l'espoir qu'avait suscité l'adoption il y a moins d'un an, par les 193 États membres, du Programme de développement durable à l'horizon 2030.
« Mais si les dirigeants d'aujourd'hui ne réaffirment pas leur attachement aux droits de l'homme, ne rejettent pas la rhétorique de la division et de la haine et ne traitent pas les facteurs de tensions actuels (le chômage, les inégalités, les changements climatiques et les abus de pouvoir), alors cet espoir se transformera rapidement en désespoir », a mis en garde M. Lykketoft.
Crédit image: ONU
[ODD2030]
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