Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi la communauté internationale à tirer les leçons des conséquences dévastatrices du dernier phénomène climatique El Niño pour des millions de personnes dans le monde, notamment en réalisant en amont les investissements nécessaires pour renforcer la résilience au changement climatique des populations les plus vulnérables
« La vie et les moyens de subsistance de millions de personnes […] partout dans le monde ont été bouleversés par les phénomènes météorologiques extrêmes liés à ce puissant [épisode d'] El Niño », a constaté M. Ban lors d'un évènement sur El Niño et le climat, organisé en marge du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, dans l'enceinte du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC), à New York.
« Du couloir de la sécheresse en Amérique centrale, à la Corne de l'Afrique, en passant par l'Afrique du Sud, les îles du Pacifique et l'Asie du Sud-Est, El Niño a provoqué des sécheresses et des inondations qui ont dévasté les communautés, au détriment des moyens de subsistance de plus de 60 millions de personnes », a poursuivi le chef de l'ONU.
Il a ajouté que le changement climatique induit par l'homme semblait désormais interagir avec le phénomène El Niño comme jamais auparavant. « Nous devons nous attendre à ce que les événements futurs soient moins prévisibles, plus fréquents et plus graves, à commencer par La Niña, qui est susceptible de débuter vers la fin 2016 et de se prolonger au cours de l'année 2017 », a-t-il mis en garde, en référence à cet autre phénomène météorologique dont les conséquences maritimes et climatiques sont globalement inverses à celles d'El Niño.
« Les défis de notre réponse vont bien au-delà de l'action humanitaire », a poursuivi M. Ban, soulignant que les événements météorologiques extrêmes risquaient d'inverser les gains du développement. « Les gens et les communautés ne peuvent pas échapper à la pauvreté ou éliminer la faim si leurs ressources sont anéanties par des inondations, des tempêtes ou des sécheresses une année sur deux », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a par conséquent appelé la communauté internationale à tirer les leçons de l'épisode El Niño de cette année. « Nous devons prévenir, préparer et atténuer les effets du changement climatique, qui impacte surtout ceux qui sont les moins responsables de son apparition », a-t-il précisé.
Pour cela, M. Ban a insisté sur la nécessité de réaliser en amont les investissements capables d'entrainer une réduction des risques et de renforcer la résilience, notamment des plus vulnérables. « Nous devons réunir les éléments liés à l'humanitaires, au développement et à la résilience climatique pour atteindre les objectifs communs et les résultats collectifs », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a rappelé, à cet égard, que le Fonds central d'intervention d'urgence de l'ONU (CERF) avait alloué 120 millions de dollars aux partenaires humanitaires de l'Organisation pour financer la réponse à El Niño dans 19 pays cette année.
Pour continuer dans cette voie, M. Ban a demandé aux gouvernements concernés, aux bailleurs de fonds, à la société civile, aux acteurs humanitaires et du développement, ainsi qu'aux partenaires du secteur privé de seconder les efforts de l'ONU pour sensibiliser l'opinion et obtenir des ressources supplémentaires dans la lutte contre les effets d'El Niño et du réchauffement climatique.
Par ailleurs, dans un communiqué de presse publié mardi, le Secrétaire général a invité tous les dirigeants mondiaux à participer à un événement spécial, le 21 septembre prochain au siège de l'ONU à New York, pour déposer leurs instruments de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion à l'Accord de Paris sur le changement climatique. L'événement, a-t-il indiqué, sera également l'occasion pour d'autres pays de s'engager publiquement à adopter ou ratifier l'accord avant la fin de 2016.
Crédit imagae: FAO
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