Arcadis, société leader dans le conseil et l’ingénierie de la conception, présente son nouveau classement sur les villes durables dans le monde.
Le rapport « 2016 Arcadis Sustainable Cities Index » s’intéresse aux trois piliers du développement durable en prenant en compte 32 critères sociaux, environnementaux et économiques.
Deux villes françaises font partie du classement : Paris arrive en 15ème position et Lyon en 42ème.
Il ressort de ce classement que l’Europe domine largement les autres régions du monde avec 16 villes classées parmi les 20 premières. Zurich est en 1ère position, grâce à ses nombreuses actions en matière de durabilité environnementale et économique. Singapour arrive en 2ème, ce qui en fait la première ville asiatique, avec Séoul (7ème du classement général) et Hong Kong (16ème du classement général).
Paris et Lyon dans le Top 50 du classement
Dans le classement général, Paris arrive en 15ème position, un très bon score lié au dynamisme économique de la capitale. La forte attractivité touristique de Paris, l’implantation de nombreux sièges sociaux (permettent à la région parisienne de générer 35 % du PNB français) la positionne à la 9ème place sur l’item lié à l’économie, juste derrière New York (8ème) mais devant Boston, Baltimore, Seattle, Washington, Philadelphie etc. Paris est la 1ère ville de l’Union Européenne en termes d’implantation de sièges sociaux d’entreprise, devant des capitales telles que Londres ou Berlin.
La capitale obtient cependant de moins bons scores sur les critères sociaux et environnementaux.
La 20ème place sur les critères sociaux contredit un a priori souvent favorable ; il s’explique par le coût élevé de la vie et la difficulté pour ses habitants à s’y loger. « Aujourd’hui, la fracture sociale dans la région parisienne est indéniable et ne se résorbe pas. Sur le plan social, notre capitale ne pourra progresser qu’avec une vraie politique à l’échelle du Grand Paris », commente Stéphane Kirkland, Directeur d’activité pour Arcadis France. « Paris bénéficie de la vigueur de certains quartiers comme La Défense mais l’enjeu est de mieux répartir le dynamisme économique. Le Grand Paris Express - projet de création et d’extension de 6 lignes de métro - illustre cette volonté.»
Il est, par ailleurs, remarquable de voir apparaître Lyon aux côtés des plus grandes mégalopoles. Lyon détient ainsi la 47ème position du classement général et réalise de très bons scores sur les critères sociaux (19ème du classement, soit une place devant Paris pour ce critère). Toutes ses actions dédiées à ses habitants en font une ville très attractive pour sa qualité de vie : vie culturelle riche, réseau de transports en commun très développé, grandes écoles, accès à la santé équivalent à une ville comme Paris et nombreux aménagements urbains. Pour les critères environnementaux, Lyon est 40ème du classement et 71ème sur le plan économique. Cependant, les efforts de la ville dans ce domaine, notamment la croissance et la modernisation des quartiers d’affaires et l’agrandissement de sa gare lui permettront, d’ici 5 à 10 ans, d’améliorer son classement sur ce dernier point. « Le quartier Part-Dieu, 2ème quartier d’affaires en France après Paris La Défense, doublera d’ici peu en volume d’activité tertiaire. Par ailleurs 400 millions d’euros ont été investis pour rénover le centre commercial proche de la gare. Celle-ci va s’agrandir également pour améliorer fortement sa capacité d’accueil, de circulation et bénéficiera à terme d’une jonction avec une gare sous-terraine. Tout cela devrait faire de Lyon, à moyen terme, une grande place européenne en matière de business », ajoute Frédéric Courthial, Directeur Régional Sud-Est d’Arcadis France.
Top 10 des premières et dernières villes du classement
« 2016 Arcadis Sustainable Cities Index » :
10 premières villes
10 dernières villes
1. Zurich
91. Bangalore
2. Singapour
92. Bombay
3. Stockholm
93. Chengdu
4. Vienne
94. Wuhan
5. Londres
95. Cap Town
6. Francfort
96. Manille
7. Séoul
97. New Delhi
8. Hambourg
98. Nairobi
9. Prague
99. Le Caire
10. Munich
100. Calcutta
« Les villes ont des identités uniques fortement influencées par l’urbanisme, l’économie et la culture. Certaines d’entre elles, particulièrement les grandes villes européennes telles que Zurich, en tête du classement, bénéficient d’un climat tempéré et d’un niveau économique relativement équilibré entre ses habitants, ce qui leur permet d’avoir un net avantage en matière de durabilité », commente John Batten, Directeur Villes et Eaux d’Arcadis aux Etats-Unis. « D’autres villes, à l’inverse, font face à des conditions climatiques extrêmes, une urbanisation rapide et un manque de ressources financières. Cependant, comme le montre l’étude, toutes les villes sont confrontées à des défis urbains et aucune d’entre elles n’est complètement durable. La tentation pour une ville de se comparer à une autre peut être attrayante, cependant cette comparaison ne peut se faire qu’avec des villes écologiquement, socialement et économiquement similaires ».
Des villes performantes sur un des piliers du développement durable, mais ayant d’importantes marges de progression sur les autres
Par exemple, Zurich, malgré sa première position dans le classement global et bénéficiant d’une très bonne durabilité économique, n’apparait qu’en 27ème position en matière de durabilité sociale. A l’instar de Londres : la ville, qui agit beaucoup pour la planète est classée 9ème en matière de durabilité écologique et 4ème pour le pilier économique, n’arrive qu’en 37ème place sur les indices sociaux.
Cela se reflète également avec certaines villes asiatiques. Singapour et Hong Kong excellent dans les critères économiques (respectivement, 1ère et 2ème position), mais ont une forte marge de progression quant aux conditions sociales de leurs habitants (48ème et 81ème position).
En revanche, Stockholm et Vienne réussissent à atteindre un équilibre en se positionnant dans le Top 15 pour chacun des trois axes étudiés.
Enfin, les villes émergentes asiatiques, certaines villes d’Amérique Latine, d’Afrique et du Moyen-Orient sont freinées en raison de leurs faibles notations sur le plan économique.
« De nombreuses villes à travers le monde ne sont pas en équilibre sur les trois composantes de la durabilité », poursuit John Batten. « Cela participe à réduire leur note globale. Comme le montre notre classement, le défi de placer le citoyen au cœur du développement des villes reste un enjeu à relever pour nombre d’entre-elles. »
Europe : certaines grandes villes freinées par des problèmes économiques
Les villes d’Europe Centrale et Europe du Nord dominent en premières positions pour chaque indice étudié dans ce classement. Ainsi, Rotterdam et Hambourg se classent respectivement 2ème et 3ème ville sur les critères sociaux, avec un score particulièrement élevé en matière d’équilibre de vie professionnelle et personnelle. Amsterdam est aussi très bien positionnée sur les critères sociaux (7ème). En outre, Zurich et Genève présentent d’excellents résultats en matière d’actions pour l’environnement (respectivement 1ère et 3ème sur ce critère) ; elles sont rejointes, dans le Top 5, par Stockholm, Vienne et Francfort.
Parmi les trois points pris en compte, l’Europe est, économiquement, la zone la plus confrontée aux enjeux de la mondialisation. Cela peut sans doute s’expliquer par la faible croissance qu’elle connait depuis la crise économique de 2008. Par exemple, Lyon, Bruxelles et Lisbonne, pourtant très bien classées dans les catégories sociales et environnementaux, atteignent sur les critères économiques les positions respectives suivantes : 71ème, 66ème et 61ème.
Londres, grande mégalopole mondiale, atteint la 5ème place du classement général. La ville est particulièrement bien notée sur les critères économiques et arrive dans le Top 10 en matière d’environnement. Cependant, comme pour la plupart des grandes places financières, Londres souffre d’un coût de la vie très élevé et d’un manque de logement à prix abordable, ce qui lui fait perdre des places dans le classement.
Amérique du Nord : New York et les villes canadiennes en tête
Comparées aux grandes villes mondiales, les villes nord-américaines sont confrontées à de grands défis en matière de durabilité sociale et environnementale. L’inégalité des revenus, d’accès à la santé ou encore les taux élevés d’émissions de carbone par habitant sont des enjeux majeurs sur lesquels elles se doivent de travailler.
Les villes canadiennes ont obtenu des places nettement meilleures que leurs homologues américaines. Vancouver, Toronto et Montréal font partie des 4 premières villes de cette zone dans le classement global.
New York est la première ville des Etats-Unis qui apparait dans le classement et se positionne à la 26ème place, suivie de Boston, 34ème. San Francisco et Seattle, villes de la côte ouest, sont les 3ème et 4ème villes les mieux classées dans leur pays.
De manière générale, les Etats-Unis présentent des lacunes sur les critères sociaux : faible égalité des revenus, manque d’équilibre entre la vie professionnelle et familiale, taux de criminalité élevé, difficile accès aux soins et coût de la vie élevé. Le pays est également mal classé en matière d’environnement en raison d’un taux fort d’émissions de carbone par habitant, une consommation d’énergie élevée et un manque d’espaces verts dans les zones urbaines.
En revanche, les Etats-Unis sont très bien notés sur les critères économiques avec 5 villes présentes dans les 25 premières du classement : New York, San Francisco, Washington, Boston et Denver.
Asie : une urbanisation rapide qui impacte les enjeux sociaux et environnementaux
La particularité de l’Asie est que cette zone est partagée entre de grands extrêmes en matière de développement économique, social et environnemental.
Singapour et Hong Kong arrivent en tête d’un point de vue économique, mais la durée de travail journalière et le coût de la vie très élevé réduisent leur performance sur les critères sociaux. En revanche, sur ces critères, Séoul est classée 1ère des villes asiatiques.
Amérique Latine : le Brésil, champion de l’environnement
Les six villes d’Amérique Latine faisant partie du classement disposent d’un écart de 13 rangs entre chacune d’elles. Ainsi, Santiago arrive en première position de son continent et 71ème place, suivie de Mexico, 84ème, dans le classement global.
Les villes brésiliennes Sao Paulo et Rio de Janeiro rejoignent leurs homologues européennes en matière d’environnement et se positionnent à la 30ème et 38ème place sur ces critères. Santiago, la troisième ville d’Amérique Latine sur le plan environnemental, n’arrive qu’en 57ème position. En revanche, ces deux villes sont les plus mal classées de leur continent, pour la durabilité sociale et détiennent la 84ème et 86ème place.
Moyen-Orient : quelques belles exceptions d’un point de vue économique et social.
Les villes du Moyen-Orient présentent de très grandes disparités d’une région à une autre. Par exemple, d’un point du vue économique, Dubaï est 7ème alors qu’Amman est 97ème. Ce type d’écart s’observe également en matière sociale et environnementale.
L’enjeu pour Dubaï est d’allier sa croissance forte à des efforts environnementaux – la ville étant positionnée à la 96ème place du classement pour ce critère. Pour cette zone du monde, c’est Amman qui arrive en tête en matière d’environnement. La ville réalise cependant un faible score sur les critères sociaux et est positionnée 71ème dans ce sous classement. A contrario, Muscat arrive dans le Top 10 du classement basé sur les critères sociaux, mais est 85ème sur le plan économique.
Océanie : une très belle performance en matière d’environnement
Les cinq villes d’Océanie intégrant le classement sont relativement similaires. Elles se positionnent entre la 18ème et la 32ème place (Melbourne). Canberra arrive en tête de son continent aussi bien dans le classement général que dans ceux liés aux critères économiques et sociaux.
Les villes de Wellington et Sydney se démarquent sur l’environnement et intègrent le Top 10 de ce sous classement. Wellington est d’ailleurs un excellent exemple d’une ville à contradictions : elle est première de son continent sur les mesures environnementales, mais arrive à la 50ème place en matière de durabilité sociale et est encore moins bien classée sur les critères économiques.
L’Afrique
Les quatre villes africaines du classement se positionnent dans les dix dernières places. Elles sont entravées aussi bien par les enjeux économiques que sociaux et environnementaux. Johannesburg est ainsi 90ème et le Caire 99ème du classement général.
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