M. SERGE TELLE, Chef du Gouvernement de Monaco, a rappelé que les malheurs du monde actuel, meurtri par la faim et la maladie, déchiré par la violence, endeuillé par le terrorisme, menacé par le réchauffement climatique, fragilisé par les atteintes à la biodiversité, ébranlé par des périls nouveaux comme l’acidification des océans ou la fonte du permafrost (pergélisol), qui voit ses terres agricoles raréfiées ou englouties par la montée des eaux et ses villes écrasées par les bombes, avaient un seul responsable: l’homme. Les dirigeants des nations présentes en cette enceinte ont la responsabilité de trouver des solutions car l’ONU est le seul lieu où les intérêts contradictoires peuvent se rencontrer pacifiquement dans un esprit de progrès, a poursuivi M. Telle, qui a rendu hommage au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour avoir été « à la pointe des combats de notre temps ».
M. Telle s’est ensuite concentré sur trois points. Le premier est le sort des réfugiés et migrants, qui a amené le Chef du Gouvernement de Monaco à rappeler l’attachement de son pays à la Méditerranée, « à la fois lien et frontière entre tant d’univers », qui doit « aider à comprendre que les drames qui se jouent sur ses rivages ne sont pas ceux de mondes qui s’affrontent, mais ceux d’un même monde, le nôtre ». Quelle que soit notre situation matérielle, quel que soit le lieu où nous habitons, nous ne pourrons échapper aux malheurs de la Terre et des hommes, a encore déclaré M. Telle, qui a cité John Donne: « Ne nous demandons pas pour qui sonne le glas, c’est toujours pour nous qu’il résonne ». Il s’est en outre félicité de l’adoption de la Déclaration de New York sur les déplacements massifs de réfugiés et de migrants, en estimant qu’elle « rappelle les principes au nom desquels nous devons agir et les obligations juridiques et morales auxquelles nous devons tous souscrire ».
Rappelant que, selon l’ONU, le monde pourrait en 2050 compter 250 millions de réfugiés climatiques, M. Telle s’est ensuite attaché aux questions environnementales. Elles passent d’abord par la préservation du climat, a-t-il ajouté. À cet égard, il a annoncé que Monaco deviendrait partie à l’Accord de Paris avant la fin de l’année et s’était engagé à réduire d’ici à 2050 ses émissions de gaz à effet de serre de 50% de leur niveau de 1990. Le coût de cette transition énergétique, certes réel, est toutefois peu de chose au regard des conséquences de l’inaction, a affirmé M. Telle, qui a rappelé le soutien de Monaco au Fonds vert pour le climat.
M. Telle s’est particulièrement inquiété de l’avenir des océans, en rappelant que l’intérêt très ancien de Monaco pour ce sujet l’avait amené à accueillir dès 2009 la « Déclaration de Monaco » dans laquelle 150 scientifiques internationaux alertaient sur l’acidification des océans, et à plaider pour l’intégration d’un objectif de développement durable dédié aux océans dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Appelant à un véritable changement de civilisation et à admettre qu’on ne pourra construire un avenir pour l’humanité qu’en protégeant la nature et en acceptant ses règles, M. Telle s’est inquiété d’un rapport de l’UNESCO selon lequel 40% des enfants de 15 ans n’avaient aujourd’hui que des connaissances élémentaires sur les problématiques environnementales. Cela a mené M. Telle à insister sur l’importance de l’éducation, en particulier celle des filles, en précisant que « c’est par les femmes que progressent les valeurs de tolérance et de respect ». Il a également réitéré le soutien de Monaco aux résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
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Source : ONU
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