M. PATRICE EMERY TROVOADA, Premier Ministre de São Tomé-et-Principe, a déclaré que cet exercice annuel peut être interprété par les peuples comme un acte d’impuissance, le constat étant que les tensions continuent dans le monde, avec leur lot quotidien de souffrances indescriptibles, fruit de conflits anciens, de conflits mal réglés et de conflits nouveaux.
À l’heure où le traitement réservé aux réfugiés qui fuient la faim ou la guerre ou les deux à la fois se heurte à la montée des populismes et des extrémismes, les démocraties des pays riches semblent apporter de fausses réponses aux vrais problèmes, les rendant encore plus complexes, stigmatisant et isolant nos semblables, avec des slogans simplistes et des schémas réducteurs, augmentant les clivages entre peuples, civilisations et cultures.
L’ONU, et particulièrement le Conseil de sécurité, doit se surpasser pour régler définitivement ces conflits qui alimentent le terrorisme, la disparition des États et le désespoir des populations. Dans ce sens, nous attendons, a dit le Premier Ministre, l’adoption urgente du projet de convention générale contre le terrorisme. Il est essentiel que notre Organisation puisse créer des mécanismes plus contraignants pour assurer une solidarité effective avec les victimes des guerres et du terrorisme et forcer des solutions aux conflits anciens et récents, en particulier le conflit israélo-palestinien, le conflit syrien, le conflit libyen et les implantations des groupes terroristes au Sahel.
Le prix à payer pour ces conflits nous oblige à déployer une politique de prévention pour que d’autres points de conflits ne surgissent pas et à veiller à ce que le respect de l’intégrité de la personne humaine soit assuré en permanence par les États, ainsi que le droit à la liberté d’expression et à des élections régulières justes et transparentes, et les engagements pris au sortir des crises.
São Tomé-et-Principe est une jeune démocratie qui fonctionne depuis près de 26 ans et qui vient en août dernier encore une fois d’élire démocratiquement son quatrième Président. État insulaire, deuxième État le plus petit d’Afrique, sans ressources minières, le pays a néanmoins fait de notables progrès en matière de développement humain, avec un taux de scolarisation supérieur à 97%, une couverture d’électricité de plus de 60%, un taux de pénétration d’Internet en croissance exponentielle, un taux de paludisme parmi les plus faibles en Afrique et des avancées reconnues en matière de gouvernance et de climat des affaires.
Si le défi démocratique et de stabilité politique est assuré par la solidité de nos institutions, le dynamisme de notre société civile et le bon sens de notre classe politique, pouvoir et opposition confondus, cela ne représente pas nécessairement un bonus en matière économique, notamment en ce qui concerne la captation de financements longs nécessaires à l’édification des infrastructures structurantes pour accueillir les investissements privés générateurs d’emplois pour les jeunes, de richesses et de revenus fiscaux pour l’État.
Cela nous amène à considérer qu’il n’y a pas d’acquis démocratiques pérennes s’il n’y a pas de croissance économique soutenue quand vous avez 60% de votre population en dessous de l’âge de 20 ans. Nous invitons les nations développées à faire en sorte que leur engagement sur le financement du développement durable soit respecté à travers, entre autres, les divers mécanismes annoncés depuis la réunion d’Addis-Abeba sur le financement du développement en juillet 2015, et durant la COP21 à Paris.
« L’impulsion universelle pour transformer le monde » est possible essentiellement grâce à la mobilisation financière. Cette manne financière capable d’électrifier le continent, d’irriguer les champs, de combattre les maladies endémiques et la faim, et d’encourager la formation professionnelle, elle existe, nous la côtoyons tous les jours sur le marché des capitaux et dans la presse économique et financière, d’où la nécessité de passer aux actes.
L’accès au crédit pour le développement reste la seule réponse et elle permettra également de relancer l’économie globale avec les conditionnalités nécessaires à l’atténuation des risques, à la bonne gouvernance et à la lutte contre les flux financiers illégaux.
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Source : ONU
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