Les mesures des pouvoirs publics visant à exploiter le système financier mondial pour assurer un développement durable ont plus que doublé au cours de ces cinq dernières années. Cependant, selon la seconde édition du rapport de l'ONU Environnement, Le système financier dont nous avons besoin, davantage d'efforts sont nécessaires pour faire de cet élan une transformation mondiale.
Le rapport montre qu'au cours des cinq dernières années, 217 politiques et dispositions réglementaires des ministères de la finance, des banques centrales et des régulateurs financiers visant à favoriser la finance durable ont vu le jour dans presque 60 pays.
Les économies émergentes et en développement ont concentré leurs efforts sur l'écologisation de leur secteur bancaire, comptabilisant 70 % du total des mesures prises dans ce secteur. Les pays développés ont concentré leurs efforts sur les questions de gouvernance environnementale et sociale des investisseurs institutionnels comptabilisant 92 % des mesures prises dans ce secteur.
Le rapport montre également que le capital est en train de se déplacer. L'émission des obligations vertes a atteint un total de 51,4 milliards de dollars américains cette année, en augmentation par rapport au 41,8 milliards de dollars de l'année précédente - une multiplication par 4 depuis 2013, où l'émission ne dépassait pas 11 milliards de dollars américains. Cependant, le montant total des émissions vertes ne représente que 0,15 % du marché mondial des produits à revenu fixe.
L'année a été marquée par des avancées majeures sur le plan international :
En France :
Malgré cette tendance prometteuse, l'ONU Environnement souligne la nécessité de mesures plus fortes et rapides. 5 à 7 billions de dollars américains sont nécessaires au financement des objectifs de développement durable. La Chine à elle seule a déclaré vouloir lever 1,5 billion de dollars américains pour l'écologisation de projets verts jusqu'en 2020. 85% de cette somme sera financée par la finance privée.
L'ONU Environnement propose cinq mesures ambitieuses mais concrètes qui pourraient permettre au système financier de se conformer aux objectifs de développement durables ainsi qu'aux impératifs liés au climat.
Le rapport Elan vers une transformation expose un cadre de rendement initial pour mesurer les progrès effectués pour atteindre un système financier durable dans différents pays. Ce système fait le suivi des politiques et des règlements en place, des réactions du marché et des flux de financement durable.
Nick Robins, le co-directeur d'Enquête de l'ONU Environnement déclare : « Les données des performances du système financiers et du développement durables font toujours défaut. Cela empêche les institutions financières de réaffecter des capitaux et les décideurs financiers de mettre en place les cadres de marché nécessaires. C'est la raison pour laquelle il est tout à fait essentiel de développer un ensemble d'indicateurs et de normes. »
Le rapport se concentre également sur les technologies financières (fintech), qui représentent un potentiel important pour multiplier les fonds selon les besoins du développement durable. Grâce aux avancées effectuées dans les technologies digitales - comme l'intelligence artificielle et les chaînes de sécurité - le système financier de demain pourrait être beaucoup plus apte à mobiliser la financer verte. Cependant, des mesures sont nécessaires à l'orientation que prendra la « fintech ».
Simon Zadek, le co-directeur d'Enquête de l'ONU Environnement déclare : « Les chevauchements entre la finance et l'environnement sont plus évidents que jamais. Les solutions promises par la « fintech » pourraient non seulement révolutionner le secteur financier mais renforcer les efforts internationaux visant à protéger notre environnement. »
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