L’Accord de Paris vient d’entrer en vigueur. Les états signataires se sont engagés à limiter le réchauffement planétaire à 2°C. A l’heure de l’ouverture de la COP 22, Thierry Brunelle, économiste au Cirad, rappelle la hauteur de ce défi mondial. Dans ce défi de l’atténuation, l’agriculture jouera un rôle particulier, aussi bien dans la réduction de ses émissions que dans la captation de gaz à effet de serre. L’initiative 4 pour 1000 portée par la France propose de stocker du carbone dans les sols agricoles.
Actuellement, quel est le scénario de changement climatique le plus réaliste ?
Thierry Brunelle : « A ce jour, le scénario climatique le plus probable est malheureusement le pire, à savoir celui qui prévoit une augmentation de température de 4°C à 2100, avec en conséquence des impacts majeurs sur l’agriculture de l’ordre de - 10 % à - 40 % de pertes de rendement sur le maïs et le blé. C’est la trajectoire d’émissions sur laquelle nous nous situons aujourd’hui. L’accord de Paris, qui est entré en vigueur le 4 novembre, devrait nous permettre de nous éloigner de cette trajectoire grâce aux engagements nationaux de réduction d’émissions qu’il prévoit. Ces engagements ne seront cependant pas suffisants pour rester en-deçà d’un changement de température de 2°C, et encore moins de 1.5°C, à 2100. »
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