La revue Science vient de publier les résultats d’une étude menée en Ouganda, qui indique que de petites incitations financières ont permis de réduire de moitié la déforestation.
Dans les pays en développement, les populations utilisent le bois des forêts comme combustible, ce qui conduit à de sérieuses conséquences sur les massifs forestiers, d'importants puits de carbone (CO2). Entre 2005 et 2011, l’Ouganda a connu l'un des taux de déforestation les plus élevés dans le monde avec une perte de couverture forestière de 2,7 % par an. Environ 70 % des forêts se trouvent sur des terres privées, souvent possédées par des propriétaires pauvres qui ont tendance à couper des arbres à un taux même plus élevé.
L’étude est le fruit d’une collaboration entre l'ONG américaine Innovations for Poverty Action et l'organisation ougandaise pour la protection des chimpanzés Sanctuary and Wildlife Conservation Trust, ainsi qu'avec des experts de l'université Stanford en Californie. Ils ont choisi au hasard la moitié d'un groupe de 121 villages ougandais où les propriétaires de terrains boisés se sont vus offrir l'équivalent de 28 dollars annuellement et par hectare de forêt sur leur terre laissée intacte, et ce pendant deux ans. Dans l'autre groupe de villages, les habitants ont continué à gérer leur forêt comme d'habitude. À la fin de l'expérience, des images satellites haute définition, capables pratiquement de montrer chaque arbre, ont permis de comparer les terrains des deux groupes de villages.
Les résultats ont été probants : chez ceux qui ont reçu de l'argent, il y avait 5,5 hectares de forêt de plus que dans le groupe de village témoin. Cela équivaut à 3 000 tonnes de CO2 de moins émises dans l'atmosphère, au coût de seulement 0,46 dollar par tonne pendant les deux années pendant lesquelles l'expérience a duré.
Cette expérience pourrait guider les différents acteurs dans leurs programmes de lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique.
Pexine GBAGUIDI pour Unisféra
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